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Articles par: Simon-Pierre L.
Non à l’économie d’armement!
Ottawa promet de réserver 13% du budget canadien 2025 à des dépenses militaires, une situation inédite depuis les années 1950. Et ce n’est qu’un début. Loin d’aller chercher cet argent chez les ultra riches, le gouvernement Carney misera plutôt sur l’austérité, l’extractivisme, l’impérialisme canadien et l’oppression nationale.
À la fin juin, le premier ministre Mark Carney a porté le militarisme canadien à de nouveaux sommets à l’issue de réunions avec l’Union européenne (UE) et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Grâce à des dépenses militaires records, les libéraux promettent une meilleure défense de la souveraineté canadienne et des intérêts de ses alliés, en plus de «bons emplois».
Un virage historique
Comme la plupart des pays membres de l’OTAN, le Canada s’est engagé à consacrer 5% de son PIB aux dépenses militaires d’ici à 2035, ce qui représente près de 150 milliards $. Bien que les dépenses militaires aient doublé au cours des 10 dernières années, le Canada n’a pas atteint la barre des 2% du PIB depuis la fin des années 1980.
Durant les derniers mois, le gouvernement Carney a fait une série d’annonces engageant toujours davantage de dépenses pour les Forces armées canadiennes, comme l’acquisition de drones, de véhicules blindés, de munitions et d’avions, avec pour objectif d’accroître notamment les capacités de surveillance en Arctique.
Le programme militaire libéral va bien plus loin que leurs promesses électorales, et même que celles des conservateurs. Pourquoi? Parce que leurs choix politiques suivent l’évolution de l’économie mondiale. Le capitalisme mondial est en crise de surproduction. Les classes dirigeantes tentent d’élargir leur domination commerciale, mais l’approche du libre-échange ne donne plus les résultats attendus. Il reste les menaces, la force, l’annexion, la guerre et le pillage. Les socialistes appellent ce processus l’impérialisme.
Face au choc entre les deux blocs composés, d’une part, des États-Unis et de l’Union européenne, et, d’autre part, de l’Iran, de la Russie et de la Chine, les élites politiques canadiennes sont forcées de se ranger derrière leur «grand frère» pour garantir sa croissance. La guerre tarifaire de Donald Trump accélère ce processus d’affrontement des blocs qui est déjà amorcé depuis plusieurs années.
Tout le monde dans le même bateau
Même les partis réformistes qui prétendent défendre une vision différente de celle des capitalistes sont démasqués par leur appui à cette nouvelle course à l’armement. Durant les dernières élections fédérales, le NPD et le Bloc québécois étaient d’accord pour hausser les dépenses militaires à 2% du PIB canadien, à condition que l’armement soit construit au Canada.
Ailleurs dans le monde, l’absurdité d’une «écologie de guerre» est défendue par les partis Verts, notamment en France. En Allemagne, la chambre haute du Parlement vient de signer un chèque en blanc pour le réarmement du pays avec les voix du parti de gauche Die Linke et des Verts. En se contentant de vouloir «réformer» le capitalisme, tous ces partis reproduisent la logique impérialiste nécessaire pour soutenir la croissance économique capitaliste future.
Obéir au plus fort
La préparation militaire est entrée dans une nouvelle phase avec les ententes de juin. Depuis son retour à la maison blanche en janvier, le président Trump instrumentalise son rapport de force économique et militaire afin que les «Alliés» augmentent leurs dépenses militaires à 5% de leur PIB, sans quoi les États-Unis pourraient abandonner ses engagements de défense mutuelle.
Les pressions qu’exerce l’administration Trump à travers sa guerre tarifaire servent notamment de levier pour conclure des accords de défense sur de nouveaux marchés. Il n’est pas surprenant que Trump ait qualifié la récente décision de l’OTAN de «victoire monumentale» pour les États-Unis.
De son côté, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, exhorte les Alliés à s’armer dans le contexte d’un possible un conflit militaire ouvert avec la Russie d’ici cinq à 10 ans. D’un point de vue économique, cette nouvelle course à l’armement est nécessaire aux Alliés tant qu’ils ne réussiront pas à exploiter de nouveaux marchés.
L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes a agi comme un électrochoc en Europe. L’attaque russe a ouvert la porte à une nouvelle période d’expression politique militaire ouverte, de militarisme. De ce côté-ci de l’Atlantique, Trump montre qu’il parle le même langage en bombardant l’Iran, un allié de la Russie et de la Chine.
La stratégie de Carney consiste à suivre la parade en espérant obtenir des miettes. L’accord de l’UE ouvre la porte au Canada dans l’initiative ReArm Europe, un programme de 150 milliards d’euros pour les achats de défense. Mais la hausse des dépenses militaires signifie surtout que des milliards de dollars seront octroyés aux entreprises de défense implantées au Canada.
Un nationalisme canadien pour les États-Unis
Le rapport de force de Trump, exprimé à travers sa guerre tarifaire et ses menaces envers le Canada, a créé une réaction nationaliste à la grandeur du pays. Carney s’en est fait le plus ardent défenseur et a remporté les dernières élections sur cette base. Les libéraux prétendent maintenant défendre la souveraineté du pays grâce aux investissements militaires.
Or, la sécurité du Canada passe par celle de l’empire américain. La majorité des entreprises de défense du Canada sont de petites et moyennes entreprises sous-traitantes de multinationales américaines, ou dont l’unique client est américain. Du côté des grandes entreprises de défense (plus de 500 emplois), leur production est fortement intégrée à l’économie des États-Unis. Ces entreprises dégagent la majorité des revenus (70%) et concentrent la majorité des emplois du secteur. En conséquence, la majeure partie des exportations de la production militaire canadienne se dirige vers les États-Unis. Ce qui nous attend, c’est une plus grande dépendance face à nos voisins du sud. L’achat d’avions de chasse coréens et des brises-glaces britanniques n’y changera rien.
Des dépenses colossales sur notre dos
Ottawa promet d’injecter une somme colossale, 63 milliards $ d’ici la fin de l’année, pour atteindre la cible de 2% du PIB, soit 13% des dépenses budgétaires du pays. Cette somme ne sera pas payée par les patrons, car Ottawa veut maximiser leurs profits! Les élites politiques canadiennes n’iront jamais chercher cet argent dans les poches des ultra riches ou de leurs paradis fiscaux. L’annulation récente de la taxe sur les services numériques en est la preuve.
Les gens ordinaires peuvent avoir la certitude que le rétablissement des profits des puissances impérialistes sera financé à même leur poche. Les syndicats préviennent déjà que les abolitions de postes massives dans la fonction publique canadienne mettent en péril les services.
De son côté, le premier ministre François Legault affirme que le Québec «n’a pas le choix d’investir dans la défense». Visiblement, son gouvernement a le choix d’investir ou non en santé et en éducation, puisqu’il vient tout juste d’amputer ces secteurs de milliards de dollars!
Une industrie oppressive et destructrice
Carney planifie atteindre les cibles de dépenses militaires notamment en subventionnant les multinationales qui exploitent des gisements de minéraux qui ont été jugés «critiques» par l’OTAN. Ces minières pouvaient déjà compter sur les milliards promis dans le cadre de la filière batterie. Avec l’adoption sous bâillon du projet de loi C-5, qui vise l’accélération de projets «d’intérêt national» comme les mines, les différents peuples et nations du Canada ont raison de craindre de nouvelles violations territoriales.
Ces projets pourront aussi bénéficier de passe-droit gouvernementaux concernant la réglementation sur la protection de l’environnement. Cela entraînera de nouvelles catastrophes écologiques. Historiquement, l’économie de guerre a toujours accentué l’oppression des nations au Canada, en particulier celle du Québec.
La classe ouvrière du Québec n’est en guerre avec aucune autre classe ouvrière du monde. Nos élites nationales sont toutefois en guerre avec d’autres pour la suprématie de l’exploitation des peuples et de leurs ressources. Ces guerres ne sont pas les nôtres. En revanche, il est de plus en plus clair que nos luttes de libération nationale dépendent de celle contre les capitalistes fédéralistes, extractivistes et militaristes.
La guerre ne profite qu’aux capitalistes
Les dépenses militaires peuvent temporairement contribuer à résoudre les problèmes de l’économie capitaliste, comme les autres dépenses publiques d’ailleurs. Mais contrairement à la construction d’écoles ou de routes, les dépenses militaires ne produisent pas de biens ou de services destinés à satisfaire les besoins des gens. Elles engloutissent d’énormes quantités d’argent et de ressources pour ultimement détruire des bâtiments, de l’équipement et tuer des gens. Elles jettent l’économie dans une situation encore plus précaire.
Les dépenses militaires sont peu rentables et produisent des retombées économiques limitées, voire négatives. Selon l’IRIS, les dépenses effectuées dans le secteur public (principalement par la création d’emplois) ont un effet relatif plus grand sur le PIB que les dépenses effectuées dans les autres secteurs.
Malgré leur ampleur, les investissements liés à l’armement seront insuffisants pour garantir l’amélioration de notre qualité de vie. Nos milliards et nos ressources naturelles seraient déjà mieux investis dans la construction de logements publics abordables, d’écoles, d’hôpitaux, des réseaux de transport en commun électriques, bref dans l’embauche massive de gens dans le secteur public proposant des emplois verts, syndiqués et bien rémunérés.
Mais même avec de tels investissements, nous n’aurons ni paix, ni stabilité, ni environnement sain dans le cadre du capitalisme mondial. Comme dans les années 1930, la crise du capitalisme mène inévitablement les élites à imposer l’économie de guerre pour s’en sortir. C’est pourquoi toute lutte visant à améliorer nos conditions de vie est désormais liée à la lutte contre la militarisation actuelle. C’est aussi pourquoi toute lutte contre cette militarisation doit s’inscrire dans une lutte contre le capitalisme pour donner des résultats et réussir.
Se mobiliser contre le militarisme
Il est essentiel de faire les liens entre les luttes pour un environnement sain, pour les droits nationaux ou encore pour des emplois décents dans les services publics avec la lutte contre le militarisme canadien pro-américain. Une voie de sortie socialiste pointe vers la nécessité de placer sous contrôle public et démocratique les secteurs clés de l’économie – tels les ressources naturelles, les banques et la finance, la construction, les hautes technologies, l’énergie et les transports – sans égard aux compétences fédérales.
La mise sur pied d’un large front de lutte antimilitariste, dans les écoles, les quartiers et les milieux de travail, constitue une étape nécessaire pour établir le rapport de force contre les entreprises et les partis politiques pro-impérialistes. La création d’une alternative politique socialiste – au municipal, au provincial et au fédéral – basée sur les luttes de la classe travailleuse, des syndicats et des jeunes s’impose pour y arriver.
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