C’est la faute aux travailleurs et travailleuses…

Conférence de presse de François Legault sur un prochain budget déficitaire de la CAQ, accompagné de Sonia Lebel et Bernard Drainville, 18 février 2024. Photo : Peter McCabe / La Presse Canadienne.

Comme on pouvait s’y attendre, la CAQ blâme les hausses salariales accordées aux travailleurs et travailleuses des services publics pour faire passer la pilule du budget déficitaire (…et éventuellement nous rentrer dedans avec d’autres mesures d’austérité). Cependant, il a poussé l’arrogance une coche plus loin. 

Au lieu d’utiliser la victimisation comme son arme de prédilection, François Legault vante plutôt les investissements de la CAQ dans les services publics. Comme s’ils n’étaient pas le résultat des grèves et des moyens de pression de l’automne… Faut le faire!

Il a eu le culot de renverser la situation pour se donner tout le crédit et mettre le poids des répercussions budgétaires sur la tête des travailleurs et des travailleuses. On peut à première vue réagir en se disant qu’il a possiblement raison. Que l’enveloppe budgétaire dont le gouvernement dispose est limitée et que la CAQ a les mains liées. En fait, si nos requêtes de conditions de travail décentes sont apparemment «exagérées», c’est que Legault et sa gang obéissent aux diktats du capital mondial.

Des milliards à donner sans débats aux multinationales de batteries et de chars, il y en a. La CAQ prend le risque de dépenser notre argent dans cette technologie, mais surtout pas celui d’investir dans les services publics dont on a besoin. Si un changement technologique survient ou qu’un autre pays fait finalement des batteries et des autos moins chères qu’ici, bye bye Northvolt, Stellantis et Volkswagen!

Il faut donc trouver un bouc émissaire pour diviser la classe ouvrière et créer un écran de fumée. «C’est la faute aux syndiqués!» (Comme ça, on ne blâme pas les vrais privilégiés et leur système). 

On peut de notre côté contre-vérifier les fondements de ces accusations et analyser les conditions économiques réelles. Les partis politiques comme la CAQ décident consciemment de jouer du mieux qu’ils peuvent dans les limites du carré de sable capitaliste. Et dans ce carré de sable, il y a de méchants gros joueurs qui call la shot. Il faut le comprendre pour savoir où on peut intervenir pour renverser ce système.

Le budget déficitaire n’a rien à voir avec les hausses salariales des travailleurs et travailleuses du secteur public. Donner notre argent aux multinationales et les laisser cacher leurs profits dans les paradis fiscaux – argent pigé à même notre force de travail – c’est un choix politique. Un choix en faveur des intérêts de la classe dominante, pas pour la classe ouvrière.

Les ultra-riches et leurs gouvernements font tout pour mettre la crise sur nos épaules. Les réponses politiques et économiques que la CAQ nous servent existent depuis trop longtemps. Et elles vont continuer d’être les seules réponses dans la bouche des partis capitalistes actuels. Pour que ça arrête, ça nous prend un parti des travailleurs et travailleuses qui lutte pour un nouveau système politique et économique, basé sur nos besoins, avec une planification économique démocratique qui n’est pas axée sur les profits d’une petite clique. 

En d’autres termes, ça prend une alternative socialiste dans laquelle la production du secteur de l’énergie et des transports est démocratiquement planifiée.

Dans une société comme ça, le gouvernement ne donnerait pas 19,1 millions $ à Nova Bus pour que la compagnie annonce le licenciement de 125 personnes quelques jours plus tard.

Un gouvernement socialiste nationaliserait et électrifierait les transports en commun interurbains québécois à même l’argent et les ressources des grandes compagnies. Et si la population désire la construction d’une gigantesque usine de batteries, il y aurait des études environnementales indépendantes et des référendums en conséquence.

Lorsqu’on arrache les conditions qu’on mérite pour se nourrir décemment, se loger décemment ou avoir des loisirs une partie de l’année, ce n’est pas grâce à la «bonne foi», au «partenariat» ou à travers des «intérêts communs». C’est en tordant le bras des capitalistes et des proprios!

La prochaine fois qu’on fera la grève, qu’on utilisera des outils pour mettre de la pression, ce ne sera pas pour négocier, mais pour gagner la bataille contre ce gouvernement de pourris. Ce n’est pas une négo, c’est une guerre. Pour la gagner, il faut s’organiser massivement.

Le lundi 26 février au café l’Exode au cégep du Vieux-Montréal, venez discuter et partager avec nous sur les moyens de construire un mouvement qui remportera la prochaine bataille! 

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