L’offensive anti-LGBTQIA+ se poursuit avec la loi « Don’t say gay » en Floride

Des étudiants et étudiantes de la Hillsborough High School protestent contre un projet de loi soutenu par les républicains, surnommé "Don't Say Gay" à Tampa, en Floride, le 3 mars 2022 / Photo : Octavio Jones (Reuters)

La Floride a adopté la loi «Don’t say gay» qui entre en vigueur le 1er juillet et interdit toute discussion sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles, de la maternelle à la troisième année. Dans les classes supérieures également, les cours sur le sujet seront interdits, sauf s’ils sont arbitrairement approuvés comme «appropriés» pour cet âge.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une offensive plus large de la droite à travers le pays et en Floride en particulier, s’attaquant aux droits reproductifs et au droit de manifester, introduisant des restrictions de vote racistes et excluant les enfants transgenres des soins et des sports à l’école. Cette offensive n’en restera pas là. Nous avons besoin d’un mouvement de masse pour défendre les droits des personnes LGBTQIA+ et repousser la droite conservatrice.

Une vague nationale d’attaques anti-LGBTQIA+

Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a écrit une lettre demandant au ministère de la Famille et des Services de protection d’enquêter sur les soins aux enfants fondés sur l’affirmation du genre en tant que «maltraitance infantile». L’Iowa est récemment devenu le 11e État américain depuis début 2021 à adopter une loi interdisant aux enfants transgenres de participer aux sports à l’école. L’année dernière, l’Arkansas a adopté une interdiction totale des soins de santé sexospécifiques pour les enfants transgenres. Cette année déjà, 17 États ont présenté des projets de loi restreignant les soins de santé pour les jeunes transgenres.

Les difficultés rencontrées par les personnes homosexuelles et transgenres de la classe ouvrière ne se limitent pas à ces attaques. 2021 a été l’année la plus meurtrière pour les personnes transgenres aux États-Unis. Les soins d’affirmation du genre sont inabordables. Les personnes LGBTQIA+ subissent des taux plus élevés de chômage, de pauvreté et de sans-abrisme.

Les grandes entreprises financent la législation anti-LGBTQIA+

Le gouverneur républicain de Floride, DeSantis, et ses partisans ont par le passé reçu beaucoup d’argent de la part de sociétés dites «LGBTQIA+-friendly». La société Walgreens a donné un total de 28 000 dollars au gouverneur DeSantis et aux élus de Floride qui ont fait passer le projet de loi. La société a changé son logo aux couleurs de l’arc-en-ciel en juin de l’année dernière pour marquer le mois de la Pride. Disney a donné près de 300 000 dollars au cours des deux dernières années aux partisans de la loi «Don’t Say Gay». La direction ne s’est distanciée de cette loi qu’à la suite de l’indignation suscitée, notamment parmi son personnel. En représailles, DeSantis a menacé de supprimer de nombreux avantages fiscaux dont bénéficie Disney en Floride.

Avec ce type de proposition, la droite ne veut pas seulement déterminer ce que les enseignants et enseignantes peuvent et ne peuvent pas dire. C’est également un tremplin pour saper l’enseignement public en donnant aux parents la possibilité de poursuivre les écoles et de demander des dommages et intérêts, ce qui pourrait finalement mettre les écoles publiques en faillite. Les grandes entreprises et la droite préféreraient que l’enseignement soit entièrement aux mains du secteur privé.

Il faut construire un mouvement de masse!

À l’heure actuelle, les démocrates contrôlent la présidence et les deux chambres du Parlement, mais jusqu’à présent, ils se contentent de vagues platitudes plutôt que d’agir. Il n’y a pas eu de loi nationale pour protéger le droit à l’avortement, comme Biden l’avait pourtant promis lors de sa campagne. En réponse à l’interdiction de l’avortement au Texas, le gouvernement a laissé la question aux tribunaux. Il est clair que nous ne pouvons pas compter sur les démocrates! Sans une mobilisation de masse, les tribunaux ne seront pas non plus enclins à stopper les attaques.

La loi «Don’t Say Gay» suscite beaucoup d’indignation. Les étudiant·es et les enseignant·es ont mené des actions conjointes en Floride. Une grève de 500 étudiants et étudiantes a eu lieu au lycée de Winter Park en mars et le 1er avril, des grèves et des manifestations d’étudiants et étudiantes ont eu lieu dans tout l’État. C’est essentiel. Les syndicats de l’enseignement doivent se joindre aux actions et appeler à la grève. Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre les droits des enseignants en classe, mais d’une attaque contre les enseignants et enseignantes LGBTQIA+ et les jeunes en général.

La droite tente de mobiliser sa propre base en intensifiant les attaques contre les jeunes LGBTQIA+. Il s’agit d’une offensive aux conséquences mortelles qui doit être combattue avec vigueur. Il est nécessaire de créer un mouvement de masse qui lie la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ à des revendications sociales, telles que l’accès à des soins de santé publics abordables et à davantage de ressources pour l’enseignement. Cette lutte doit finalement être dirigée contre l’ensemble de ce système où chaque conquête sociale est mise sous pression dès que cela convient aux capitalistes.


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