Pourquoi le Amazon Labor Union a gagné à New York et le RWDSU a perdu en Alabama

Le président du syndicat d'Amazon, Chris Smalls, s'adresse à la presse après la victoire de l'ALU le 1er avril / Photo : Andrea Renault (AFP)

Les travailleurs et travailleuses d’Amazon à Staten Island ont porté un coup stupéfiant contre la mégacorporation avec la victoire de l’Amazon Labor Union (ALU). C’est une percée historique pour la classe ouvrière américaine qui pourrait bien ouvrir la porte à une nouvelle ère de syndicalisation généralisée et d’action dans les milieux de travail. Les travailleurs et travailleuses ont prouvé qu’Amazon peut être battu, ce que certains croyaient cyniquement impossible après la défaite de la première grande campagne de syndicalisation d’Amazon à Bessemer, en Alabama, il y a un an.

Amazon avait alors remporté cette élection par une majorité écrasante de 1000 voix. Mais le National Labor Relations Board a ordonné un recomptage en raison de la pression du public et du tollé suscité par les nombreuses violations légales commises par Amazon. Bien que le résultat final de la 2e élection ne soit pas encore clair en raison d’un grand nombre de bulletins contestés, le Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU) a perdu par 118 voix cette fois-ci – un bien meilleur résultat, mais un échec tout de même.

Pendant ce temps, l’ALU à New York a remporté une victoire décisive de plus de 500 voix sur le site JFK8, de taille à peu près identique. Qu’est-ce qui explique ces différences de résultats? Plusieurs l’expliquent en soulignant le nombre plus élevé de travailleurs et travailleuses syndiquées à New York et le fait qu’il s’agit d’un «État bleu» (État traditionnellement démocrate). L’Alabama, en revanche, a de profondes traditions militantes  ouvrières, notamment dans la région de Birmingham où se trouve l’usine Amazon. L’Alabama a aussi le pourcentage le plus élevé de travailleurs et travailleuses syndiquées de tous les États du sud. 

Un examen plus approfondi des deux campagnes montre que la véritable réponse réside dans les deux approches d’organisation fondamentalement différentes adoptées par les deux syndicats. Le RWDSU a mené une campagne assez conventionnelle, menée par des permanents syndicaux, semblable à celles que nous avons vues ces dernières années. De son côté, l’ALU a mené une campagne dirigée par les travailleurs et les travailleuses, centrée sur des revendications claires et une organisation militante sur le plancher, rompant ainsi avec l’approche utilisée par la plupart des syndicats aujourd’hui.

En s’engageant dans des tactiques brutales et illégales de démantèlement syndical, Amazon se comporte comme toutes les compagnies, mais avec une richesse et des ressources presque illimitées. C’est ultimement la raison pour laquelle Amazon a gagné en Alabama. Mais il est vital que le mouvement syndical tire les bonnes leçons de la raison pour laquelle l’ALU a réussi à construire une campagne qui pourrait résister à l’assaut d’Amazon, alors que tant d’autres ont échoué.

RWDSU en Alabama : Une campagne conventionnelle avec une faible implication des travailleurs et travailleuses

La première campagne syndicale en Alabama a commencé en 2020. Un groupe de travailleurs et travailleuses a héroïquement commencé à s’organiser contre le Goliath Amazon à l’entrepôt de Bessemer et a approché RWDSU. À leur décharge, le RWDSU a pris le problème à bras le corps alors que de nombreux autres syndicats auraient décidé que c’était impossible ou que c’était trop de travail. Le RWDSU a commencé à organiser la campagne «BAmazon». Les militantes et militants sont restés devant les portes de l’usine 24h/24 mélangeant permanents syndicaux, membres du RWDSU des usines de volaille voisines ainsi que travailleurs et travailleuses d’Amazon.

Les syndicalistes ont ainsi pu collecter des cartes syndicales auprès des 30% de la main-d’œuvre, ce qui est le minimum légal pour pouvoir déposer une demande d’élection syndicale. Mais ils n’ont guère dépassé les portes de l’entrée pour mener le reste de la campagne. La campagne a été de plus en plus menée par les employé⋅es professionnel⋅les du RWDSU. Des dizaines se sont retrouvé⋅es sur le terrain à se relayer aux portes et à faire des dizaines de milliers d’appels téléphoniques aux travailleurs et aux travailleuses. Le personnel et la direction du RWDSU étaient responsables de toutes les décisions importantes prises pendant la campagne.

Le RWDSU s’est aussi fortement appuyé sur l’attention des médias nationaux, le soutien de célébrités et les déclarations de politiciens et politiciennes. Ce type de campagne médiatique est positif et aide à construire un soutien plus large dans la société, ce qui est important pour établir un syndicat. Malheureusement, le RWDSU a négligé de mettre en place le type de comité d’organisation de travailleurs et travailleuses nécessaire pour mener la lutte directement dans l’entrepôt, dans chaque équipe de travail, afin de discuter et de décider démocratiquement des tactiques et de la stratégie. 

Au lieu de cela, il a considéré les principaux travailleurs et travailleuses à la tête de la campagne comme une force auxiliaire qui pouvait agir en tant que porte-parole du syndicat. Ces personnes ont passé des centaines d’heures à donner des interviews, à parler à des politiciens et même à témoigner devant le Congrès. Ce temps aurait pu être consacré à parler directement à leurs collègues et à les organiser. Car ce sont eux et elles qui allaient voter. Le fait qu’ils et elles n’aient pas été encouragées à mettre sur pied un comité de travailleurs de travailleuses large reflète une conception erronée du «leadership ouvrier» qui prévaut parmi les directions syndicales bien au-delà du RWDSU. Tout cela a été un désastre face aux tactiques sophistiquées d’Amazon pour briser les syndicats.

La campagne du RWDSU ne comportait pas non plus de revendications fortes et claires, se contentant de platitudes telles que «le respect au travail» et «une voix au travail». Les consultants antisyndicaux s’appuient sur ce type de message vague pour affirmer que le syndicat n’a pas d’objectifs clairs autres que la collecte des cotisations, tout en pointant des initiatives sans intérêt des ressources humaines (RH) comme alternatives au syndicat. Malheureusement, de nombreuses directions syndicales conservatrices évitent également de formuler des demandes claires dans l’espoir d’obtenir un contrat facile sans trop se battre. En Alabama, certaines personnes organisatrices du RWDSU ont ouvertement parlé d’éviter de faire des «promesses que le syndicat ne pourra pas tenir», ce que l’on entend souvent dans d’autres campagnes syndicales.

Fondamentalement, cela indique un manque de confiance envers le potentiel que les travailleurs et les travailleuses ont de se battre réellement et obtenir des revendications audacieuses telles que des salaires plus élevés, plus de congés payés, et plus encore. En ne s’adressant pas directement aux intérêts matériels des travailleurs et travailleuses, le syndicat a laissé la porte grande ouverte à Amazon pour faire valoir ses arguments économiques.

L’entreprise a constamment insisté sur le fait que son salaire de départ de 15$/h était supérieur à celui de tout autre emploi comparable dans la région, tout en alimentant la peur et l’incertitude de perdre leurs acquis avec la signature d’un éventuel contrat de travail. Amazon s’est également attaquée aux cotisations syndicales, arguant qu’elles allaient gruger les salaires. Au lieu de passer à l’offensive et de motiver politiquement l’importance des cotisations dans la construction d’un syndicat fort qui se battrait pour des salaires nettement plus élevés, le discours du matériel du RWDSU proposait une approche uniquement défensive en soulignant que le paiement des cotisations était totalement volontaire selon la loi de l’Alabama.

Le RWDSU a finalement perdu contre Amazon par une écrasante majorité de 1798 à 738. Mais il a comblé l’écart de manière significative lors de la 2e élection, où il est actuellement à 993-875, en attendant le résultat de plusieurs centaines de bulletins contestés.

Le RWDSU a apporté quelques changements significatifs à son approche lors de la 2e élection. Il a mis beaucoup moins l’accent sur les appuis des célébrités et des politiciens et plus sur ceux des travailleurs et travailleuses, comme on peut le voir sur leur page Instagram. Il a effectué des visites à domicile, ce qui a été rejeté la première fois, mais qui constituent un outil important pour parler aux travailleurs et travailleuses qui sont difficiles à atteindre par d’autres moyens. Ces visites ont toutefois été effectuées par une armée de dizaines de membres du personnel de plusieurs syndicats différents et non pas principalement par des travailleurs et travailleuses elles-mêmes Ce qui manquait encore cette fois-ci, c’est l’élément le plus important : un comité d’organisation solide dirigé par les travailleurs et travailleuses et une campagne centrée sur des revendications claires.

ALU à New York : Dirigé par des travailleurs et travailleuses avec des revendications claires

Une victoire lors de la première campagne en Alabama l’année dernière aurait pu déclencher un raz-de-marée d’organisation dans les usines d’Amazon du pays. La défaite a retardé ce processus, mais il n’a pas fallu longtemps pour que les travailleurs et travailleuses d’Amazon à New York commencent à s’organiser face aux terribles conditions de travail chez Amazon, à la richesse obscène de Jeff Bezos, à ses voyages d’agrément dans l’espace et à l’inflation galopante.

L’ALU est née quelques semaines seulement après la première défaite en Alabama. Reconnaissant les faiblesses de la campagne du RWDSU et l’approche de la plupart des grands syndicats dont il était représentatif, l’ALU s’est consciemment établi comme un nouveau syndicat qui serait dirigé par les travailleurs et travailleuses. L’ALU a débuté par un petit groupe de travailleurs et de travailleuses, dont le président par intérim Chris Smalls a été licencié en mars 2020 pour avoir organisé un débrayage en vue d’obtenir de meilleurs protocoles de sécurité contre la COVID-19 à JFK8. L’ALU a fini par se transformer en un comité d’organisation qui prenait toutes les décisions de la campagne. Ce comité comprenait au moins 20 travailleurs et travailleuses du plancher et plusieurs dizaines d’autres qui étaient activement impliqué·es. Comme en Alabama, ce sont les travailleurs et travailleuses de couleur qui ont lancé la campagne et qui ont été au premier plan à chaque étape du processus.

Dans pratiquement toutes les campagnes de syndicalisation, l’un des principaux arguments utilisés par les antisyndicaux consiste à dire que le syndicat est une «tierce partie» plus intéressée par la collecte des cotisations payant les salaires du personnel syndical que par l’obtention de gains réels pour les travailleurs et travailleuses. Cet argument peut tenir étant donné la prédominance de permanents syndicaux rémunérés dans des campagnes comme celle de l’Alabama où ces personnes ont pris la plupart des décisions.

Amazon a essayé d’utiliser ce même mode d’emploi pour dénigrer l’ALU. Mais cette fois-ci, ses mensonges sont tombés à l’eau. Chaque travailleur et travailleuse approchée pour rejoindre le syndicat s’est retrouvée à parler à un ou une autre collègue. Dans de nombreux cas, les partisans du syndicat ont affronté directement les managers lors des réunions anti-syndicales, offrant aux travailleurs et travailleuses un exemple concret de ce qu’un syndicat peut faire.

L’ALU a facilement gagné la confiance des travailleurs et travailleuses parce que ses militants et militantes ont parlé de difficultés précises vécues sur le plancher. De plus, ces personnes ont démontré que la lutte pour le syndicat valait le sacrifice ultime de leur temps et de leur énergie. Les organisatrices et organisateurs syndicaux passaient leurs jours de congé dans la salle de pause, aux arrêts de bus et à téléphoner à leurs collègues. Ils et elles ont également accordé une attention particulière à la syndicalisation des travailleurs et travailleuses immigrées qui constituent une part importante de la main-d’œuvre de JFK8.

Au total, l’ALU n’a dépensé que 120 000 $US pour sa campagne d’un an, soit une petite fraction de ce que le RWDSU a dépensé pour la seule rémunération de son personnel. Il est extrêmement significatif que les statuts de l’ALU comprennent une clause imposant aux membres du leadership élu de ne prendre que le salaire moyen d’un ou d’une travailleuse. En effet, la plupart des employé·es et membres des directions syndicales gagnent beaucoup plus que les personnes qu’ils et elles représentent. La conseillère municipale de Seattle de Socialist Alternative, Kshama Sawant, fait de même en tant que représentante élue. Elle ne retient que 40 000 $US/an et donne le reste de son salaire de 117 000 $US/an aux mouvements syndicaux et sociaux.

Avoir du personnel syndiqué n’est pas du tout une mauvaise chose. En fait, dans le cas d’Amazon, cela sera probablement nécessaire pour étendre les victoires syndicales au-delà de Staten Island. Ce qui est crucial cependant, c’est que le personnel syndical ne devienne pas un substitut aux travailleurs et travailleuses. Idéalement, le personnel syndical devrait être issu des rangs des travailleurs et travailleuses et devrait être démocratiquement responsable devant les structures du syndicat.

Contrairement à la RWDSU, l’ALU avait des revendications fortes qui indiquaient clairement ce pour quoi il se battait: un salaire de départ de 30$/h, deux semaines de congés payées, deux pauses d’une demi-heure et une heure pour le déjeuner, et la fin des «congés pour tâches» (time off task). Ces revendications ont figuré en bonne place dans le matériel de campagne au cours des dernières semaines de la campagne. En outre, le fait que les travailleurs et travailleuses de JFK8 aient dirigé tous les aspects de la campagne a permis à l’ALU de répondre rapidement aux diverses tactiques de démantèlement syndical d’Amazon. L’ALU a pu répondre à la propagande anti-syndicale d’Amazon presque en temps réel. Cela n’aurait pas été possible dans un environnement où les employé·es et les directions syndicales élaborent des messages à des kilomètres du site.

L’élément crucial du matériel de l’ALU était qu’il s’exprimait constamment dans le langage de la lutte des classes. Il désignait l’ennemi clairement et sans ambages. Il a souligné le lien direct entre l’immense richesse de Jeff Bezos et les conditions de travail des travailleurs et travailleuses, le fait qu’Amazon se battra toujours bec et ongles contre le syndicat et que tout ce que les employé⋅es gagnent se fait au détriment d’Amazon et vice versa.

Cette compréhension de la relation entre les patrons et les employé⋅es est essentielle pour développer les bonnes tactiques et la bonne stratégie pour gagner. Mais trop souvent, les syndicats s’appuient sur un appel naïf à la moralité ou au bon sens des cadres. Ceci est particulièrement présent aujourd’hui dans le message de la campagne nationale du Starbucks Workers United, qui, avec l’ALU, prépare le terrain pour une nouvelle vague de syndicalisation dans la classe ouvrière.

Les méthodes d’organisation de l’ALU semblent à juste titre uniques et nouvelles dans le contexte actuel. Mais à bien des égards, elles représentent un retour aux meilleures traditions du mouvement ouvrier, en particulier à celles du Congress of Industrial Organization (CIO) dans les années 1930 et 1940. Formés dans les conditions de la dépression et à un moment où la lutte était au plus bas sous les directions conservatrices des syndicats de l’époque, les travailleurs et travailleuses de la base du CIO ont pris les choses en main.

Ces personnes ont amené des dizaines de millions de travailleuses et travailleurs américains à se syndiquer en l’espace d’une décennie grâce à une vague de grèves organisées de bas en haut. Les militantes et militants de l’ALU se sont inspirés du CIO et ont lu des documents de l’époque, comme la brochure du Parti communiste intitulée Organizing Methods in the Steel Industry, écrite par William Z. Foster.

Syndiquer Amazon partout

L’ALU a indiqué la voie à suivre pour les 1,1 million de travailleurs et travailleuses d’Amazon aux États-Unis. La tâche consiste maintenant à syndiquer Amazon partout. Le fait que le vote et la 2e campagne du RWDSU se soit tenu en même temps que la campagne de l’ALU offre une comparaison inestimable sur le type de tactiques et de stratégies nécessaires pour gagner. Il montre également de manière concluante que si les victoires syndicales à grande échelle comme celle de Staten Island sont si rares de nos jours, ce n’est pas simplement parce que les compagnies sont trop puissantes, parce que les syndicats sont trop difficiles à former ou parce que les travailleuses et travailleurs «ne sont pas encore prêts» et ne comprennent pas la nécessité d’un syndicat. C’est plutôt parce que la majorité des directions syndicales actuelles conçoivent des campagnes syndicales qui n’adoptent pas une approche de lutte des classes et ne donnent pas aux travailleurs et travailleuses une raison d’y croire ou d’y participer. Les socialistes et les activistes du mouvement ouvrier ne doivent pas laisser faire ces leaders et doivent plutôt indiquer ce qui est nécessaire.

L’indépendance de l’ALU par rapport aux syndicats existants était sans aucun doute une des raisons clés pour laquelle il a adopté une approche de syndicalisation aussi forte. Sa victoire augmentera l’attrait pour la création d’un nouveau syndicat chez plusieurs travailleurs et travailleuses qui cherchent à s’organiser. Cela aura du sens dans de nombreux lieux de travail. Mais en fin de compte, la forme exacte de l’organisation est moins importante que son contenu. Les syndicats d’aujourd’hui peuvent et doivent être transformés dans le cadre de la reconstruction d’un mouvement syndical combatif.

L’exemple de l’ALU peut inspirer d’autres travailleurs et travailleuses à faire de même. L’ALU s’appuie sur la récente vague d’activistes syndicaux de la base qui ont affronté leur direction syndicale, depuis la grève sauvage des enseignants et enseignantes de Virginie occidentale en 2018 jusqu’aux actions de Striketober de l’an dernier. Ces dernières ont vu les travailleurs et travailleuses rejeter les faibles accords de travail provisoires et forcer leur direction à faire grève à contrecœur.

Les syndicats existants ont d’énormes ressources à leur disposition qui doivent être mobilisés immédiatement en coordination avec l’ALU pour maximiser la victoire historique à JFK8. Les Teamsters ont lancé leur effort de syndicalisation chez Amazon sur un premier site en Pennsylvanie, désormais annoncé publiquement. Il s’agit d’un grand pas en avant, mais ce qu’il faut retenir du succès de l’ALU à New York et de la 2e défaite de la RWDSU en Alabama, c’est que vaincre une grande compagnie comme Amazon n’est pas simplement une question de ressources, de personnel ou de relations politiques.

Il sera crucial que les méthodes victorieuses utilisées par les travailleurs et travailleuses d’Amazon à Staten Island soient reproduites avec enthousiasme par ces syndicats afin de syndiquer Amazon et de reconstruire un mouvement syndical combatif pour tous les travailleurs et travailleuses, syndiqué·es ou non. Les Teamsters devraient travailler aux côtés de l’ALU dans ce processus.

Alors que l’ALU s’apprête à voter sur un 2e site Amazon, LDJ5, Socialist Alternative est fière d’être présente et d’apporter son soutien chaque jour à Staten Island. Nous envoyons notre solidarité inconditionnelle à tous les travailleurs et travailleuses d’Amazon qui se préparent à affronter la méga-corporation, autant au niveau national que mondial, et nous nous engageons à faire tout ce que nous pouvons pour aider à syndiquer Amazon partout.


par
Mots clés , , , , , , .