La guerre est-elle inhérente au capitalisme?

Presque tout le monde soutient l’idée de la «paix dans le monde», et pourtant, en 2022, près de 40 guerres ou conflits différents sont en cours. Et avec l’invasion russe de l’Ukraine, la menace d’une guerre nucléaire, et de notre anéantissement à tous, est plus grande aujourd’hui qu’elle ne l’a été depuis des décennies. Mais pourquoi en est-il ainsi?

Le fait est que, malgré ce que dit la propagande capitaliste, la guerre est inhérente au capitalisme parce qu’il s’agit d’un système reposant sur le profit, la concurrence et le besoin constant de s’étendre, ce qui se fait inévitablement au détriment des concurrents. Il ne peut y avoir de coexistence pacifique. Tout capitaliste qui veut progresser doit tirer le maximum de ses travailleurs et travailleuses – en les faisant travailler plus dur et plus longtemps et en les payant moins. Mais il doit le faire avant ses rivaux capitalistes, afin de s’assurer une part du marché ou le contrôle des ressources.

Bien que les capitalistes aient souvent recours à divers actes sournois contre leurs rivaux, ils ne s’engagent pas dans des conflits violents les uns contre les autres, car l’État capitaliste a le monopole de la violence grâce à son contrôle des forces armées telles que la police et l’armée. Il peut arbitrer les conflits entre capitalistes au sein d’un même État. Cependant, le capitalisme est un système international et le marché est mondial mais divisé entre nations disposant de leurs propres États capitalistes, qui agissent pour protéger et, si possible, faire progresser les intérêts de leurs propres classes capitalistes. Les États les plus puissants exercent leur influence sur la scène mondiale en tant que puissances impérialistes, dominant tous les autres mais rivalisant les uns avec les autres. Les tensions augmentant continuellement.

Cette concurrence entre États-nations représentant des classes capitalistes rivales est la source ultime des guerres qui ravagent notre monde, dont l’ampleur et l’intensité varient.

Bien sûr, la guerre est aussi une affaire de gros sous. Les guerres sont menées non pas pour de grands idéaux, mais pour des terres et des ressources, par exemple, la guerre en Irak était liée à l’accès au pétrole pour les entreprises américaines, et non à la brutalité de Saddam Hussein. Près de 2000 milliards de dollars sont aujourd’hui consacrés chaque année à la «défense», un montant qui a augmenté chaque année au cours des huit dernières années et qui devrait encore s’accroître de façon spectaculaire. Même au plus fort du crash économique dû à la pandémie de 2020, les 100 plus grandes entreprises d’armement ont atteint un chiffre d’affaires record de 531 milliards de dollars.

En dehors des entreprises d’armement privées elles-mêmes, les seuls intérêts servis par ces dépenses de défense sont ceux des classes capitalistes – pour protéger leurs biens des concurrents étrangers, mais aussi de leurs propres classes ouvrières, qui n’ont absolument aucun intérêt dans une quelconque guerre capitaliste. En fait, la classe ouvrière est la perdante assurée d’une telle guerre, quelle qu’en soit l’issue.

C’est pourquoi les socialistes révolutionnaires sont les opposants les plus constants à la guerre impérialiste. En même temps, nous ne sommes pas des pacifistes. Le pacifisme, aussi sincère soit-il, n’est pas vraiment une réponse appropriée ou pratique à la guerre car, s’ils sont attaqués, les gens ont le droit de se défendre, et la résistance organisée de la classe ouvrière à la guerre peut être puissante. Rechercher la paix en espérant convaincre les fauteurs de guerre capitalistes de renoncer à la violence dans leur quête de profits et de pouvoir est futile.

Nous nous opposons aux guerres impérialistes, car aucune des grandes puissances – les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Chine ou la Russie – n’offre autre chose que la poursuite des inégalités, de l’oppression, de la destruction de l’environnement et de la guerre. Le nationalisme qu’elles promeuvent pour susciter un soutien à leurs aventures guerrières doit être rejeté. Toute idée selon laquelle nous devrions soutenir nos dirigeants dans des guerres contre les peuples d’autres pays est une ruse pour détourner l’attention de la guerre de classe qu’ils mènent contre nous. Le Manifeste Communiste l’a bien dit: «Travailleurs de tous les pays, unissez-vous!»

La lutte et la solidarité internationales de la classe ouvrière ont toujours été les armes les plus vitales de l’arsenal du mouvement anti-guerre. Et un monde socialiste, basé sur la démocratie réelle, la propriété publique et la planification de l’économie, est le seul moyen de gagner la paix mondiale.


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