COP 26 : Le capitalisme détruit la planète, ne comptons pas sur lui pour la sauver

Du 31 octobre au 12 novembre se tiendra à Glasgow la COP 26, qui réunira les représentants des États membres de l’ONU pour trouver des solutions collectives au défi sans précédent que représente le changement climatique. On peut raisonnablement douter de la capacité réelle de ces fameuses Conférences des Nations unies sur le changement climatique à faire face aux enjeux au vu de l’absence de résultats depuis le Sommet de Rio en 1992…

Le changement climatique est déjà là, on le sait. La COP 21 (2015) qui avait donné lieu aux accords de Paris se fixait pour objectif le plus optimiste de ne pas dépasser, d’ici la fin du siècle, une augmentation des températures moyennes de 1,5 degré par rapport aux moyennes préindustrielles. Selon l’organisation météorologique mondiale, il y a 40% de chance que ce 1,5 degré soit dépassé dès 2025… Or, selon le dernier rapport du GIEC, une augmentation de 1,5 degré aurait «des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles».

Nous avons pris l’habitude des canicules chaque année, et cette tendance risque de s’accélérer avec le temps. Les conséquences ne sont pas que des désagréments, mais également des morts. En Belgique, en août 2020, la canicule a fait plus de morts chez les personnes âgées que le COVID 19. Mais s’ajoute aux conséquences directes, les conséquences indirectes. Les zones sèches et chaudes le deviennent davantage sous l’impulsion du réchauffement climatique, cela augmente considérablement les risques d’incendie, comme ça a été le cas l’an dernier en Australie et en Californie. Résultat : 18,6 millions d’hectares de forêts brûlés en Australie, des centaines de milliers de personnes ayant perdu leur maison sans être remboursées par leurs assurances en Californie.

Mais le dérèglement climatique n’est pas qu’un réchauffement, il favorise largement les climats extrêmes, dans un sens comme dans l’autre. L’agriculture par exemple aura à pâtir dans les années à venir d’une succession de sécheresse et de gel. Ainsi, si la hausse de température se limite à 2 degrés, 80 millions de personnes supplémentaires se retrouveront vulnérables aux famines d’ici 2050. C’est évidemment sans oublier que l’augmentation globale de la température va assécher les zones déjà sèches au profit de zone tropicale déjà humide, augmentant le risque d’événement climatique extrême, comme la tornade qui s’est abattue sur Beauraing en ce mois de juin 2021.

Comme nous l’avons déjà dit, la COP 21 espérait ne pas dépasser 1,5 degré d’ici la fin du siècle, et il est fort probable que cette limite soit bientôt atteinte. Le G7, annulé l’année précédente, s’est réuni en Grande-Bretagne cette année avec pour sujets centraux la pandémie de COVID 19 et le changement climatique. Le fait est que derrière ces apparentes préoccupations écologiques, les nations du G7 ont accordé 42 milliards de plus à l’industrie de l’énergie fossile qu’à celles des énergies renouvelables dans leurs plans de relance.

Que faire face à l’inaction des gouvernements?

Les gestes individuels resteront stériles. C’est le système capitaliste qui est coupable. Accordant à la classe capitaliste le droit de propriété sur la Nature, c’est-à-dire le droit d’en user et d’en abuser, et en mettant en concurrence les capitalistes entre eux sur base de leur profit à court terme, le capitalisme stimule tous les mécanismes conduisant à des choix de productions incompatibles avec le maintien de l’équilibre des écosystèmes dont nous dépendons pour survivre en tant qu’espèce.

Le seul moyen d’apporter une réponse d’ampleur à cette crise est donc de dépasser ce système capitaliste, en nationalisant les secteurs clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs. Ce faisant, nous pourrons planifier l’économie en fonction de nos besoins, y compris écologiques, et non pas de la soif de profits de quelques-uns. Nous pourrons ainsi limiter au maximum le réchauffement climatique, mais il nous faudra également nous adapter aux changements irréversibles en développant des services publics de qualité et accessibles. Par exemple, dans le cas des incendies, il faudrait réinvestir massivement dans les services de pompiers. Il faudrait également des logements accessibles et adaptés aux climats extrêmes que nous risquons de subir de plus en plus.

Les marches pour le climat illustrent la préoccupation de la jeunesse pour la question écologique, les jeunes générations craignant l’impact du réchauffement climatique sur leur avenir. Cependant, elles ont souffert d’une absence de politisation et de structuration importante, laissant le mouvement se diluer sans pouvoir mettre en avant des revendications claires. Le rôle des socialistes est de participer à ces mouvements, à leur politisation et à leur organisation, et c’est pourquoi Alternative Socialiste Internationale, seront présents à Glasgow en cette fin d’année : le changement climatique est mondial, la classe capitaliste est responsable, il nous faut donc une réponse internationale de la classe des travailleuses et travailleurs.


par
Mots clés , , , .
Alternative Socialiste (Québec)