L’année 2019 fut une année de révolte de masse. Les femmes – et tout particulièrement les jeunes femmes – avaient fait partie intégrante de ces mobilisations , avec leurs propres revendications et bien souvent en première ligne. Cela avait nourri l’espoir des femmes du monde entier. Mais la pandémie et la crise économique qui en a découlé en 2020 représentent une réelle menace pour les conquêtes des femmes arrachées au cours des décennies précédentes.
Faisant référence à l’accroissement des tâches domestiques et des soins familiaux prises en charge par les femmes, la directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes, Anita Bhatia, a averti : « La pandémie de coronavirus pourrait anéantir 25 ans d’égalité croissante entre les genres ». Selon elle, il y a un « risque réel de revenir aux stéréotypes de genre des années 1950 ». (BBC, 26 novembre)
Plus de travail non rémunéré, moins de travail rémunéré: l’indépendance financière des femmes est menacée
Avant le début de la pandémie, les femmes faisaient en moyenne trois fois plus de travail non rémunéré que les hommes. Cette inégalité n’a fait que s’accroître au cours de l’année dernière. « Plus alarmant encore est le fait que de nombreuses femmes ne retournent pas au travail. Rien qu’au mois de septembre, aux États-Unis, quelque 865 000 femmes ont quitté la vie active contre 200 000 hommes, ce qui s’explique en grande partie par le fait qu’il y avait des soins à prendre en charge et qu’il n’y avait personne d’autre dans les environs », poursuit A. Bhatia.
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), l’équivalent de 140 millions d’emplois à temps plein pourraient être perdus à cause de la Covid 19, l’emploi des femmes étant 19% plus menacé que celui des hommes. Les dégâts sont énormes dans le secteur informel, dans lequel 58% des femmes travaillent dans le monde entier. Selon ONU-Femmes, les travailleuses et travailleurs informels ont perdu en moyenne 60% de leurs revenus. Un pourcentage stupéfiant de 72% parmi celles et ceux qui travaillent dans le secteur domestique (parmi lesquels 80% de femmes), ont perdu leur emploi, alors que ces emplois ne bénéficient pas de protection de base telles que des congés payés, un préavis ou des indemnités de licenciement.
« Mais même dans le secteur formel, le virus semble aggraver les inégalités, selon le rapport (d’ONU Femmes), les femmes du Bangladesh étant six fois plus susceptibles de perdre des heures de travail rémunérées que les hommes ». (The Telegraph, 26 novembre). Selon un recensement effectué en septembre 2020, près de 7 millions d’Américains n’ont pas d’emploi en raison de la garde des enfants. « Comme les femmes gagnent moins que les hommes en moyenne, c’est souvent la mère qui fait un pas de côté. Les femmes perdent des compétences précieuses pendant la période où elles ne travaillent pas, ce qui peut rendre la recherche d’un emploi plus difficile à l’avenir et nuire aux finances familiales, selon l’analyste Malik du Center for American Progress. » (Bloomberg, 30 septembre)
En Inde, les données indiquent que la participation déjà alarmante des femmes à la population active avant la pandémie – seulement 20% – s’est encore aggravée. En avril et mai, au moins 4 femmes sur 10 ont perdu leur emploi, soit 39% contre 29% des hommes, selon le Centre de surveillance de l’économie indienne.
Au Brésil, selon les données officielles, plus de la moitié de la population féminine de plus de 14 ans est exclue du marché de l’emploi (un taux d’activité de 45,8%). Selon les données du Registre général des employés et des chômeurs, en 2020, les hommes ont occupés 230 200 nouveaux emplois alors que les femmes en ont perdu 87 600.
La crise économique actuelle a des effets dévastateurs sur les travailleuses et travailleurs du monde entier, et son impact disproportionné sur les femmes pourrait entraîner des reculs durables. ONU-Femmes avertit que la croissance de la pauvreté frappera plus durement les femmes, en particulier les femmes âgées de 25 à 34 ans. « En 2021, on prévoit qu’il y aura 118 femmes âgées de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde, et ce ratio pourrait passer à 121 femmes pauvres pour 100 hommes pauvres d’ici 2030. »
L’augmentation soudaine du chômage structurel de masse aura un visage plus féminin que jamais. Cela plongera de nombreuses femmes dans la pauvreté et la dépendance vis-à-vis de leur partenaire. Comme nous l’avons vu dans les années 1930, cela pourra également conduire à des luttes acharnées autour de revendications liées aux allocations sociales et à la sécurité sociale, avec de bonnes chances d’obtenir des concessions. A plus long terme, cela pourra conduire à des luttes en faveur de la réduction collective de la semaine de travail sans perte de salaire.
La dépression économique aggravera la pandémie de violence sexiste
Durant le premier confinement en Chine, une énorme augmentation de la violence domestique a eu lieu. Cette situation est devenue une caractéristique internationale avec la propagation de la pandémie. En 2019, selon ONU-Femmes, 243 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans (18%) avaient déclaré avoir subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime au cours de l’année écoulée, ce chiffre passant à 30% lorsqu’on le mesure sur l’ensemble d’une vie. Ce chiffre a considérablement augmenté en 2020. Il est estimé à 40% dans des régions telles que l’Asie du Sud-Est, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Un rapport de la Banque mondiale publié le 1er octobre 2020 souligne que les féminicides ont plus que doublé au Royaume-Uni au cours des deux premiers mois de confinement. Des recherches menées aux États-Unis ont mis en lumière l’augmentation de la violence domestique, ainsi qu’une augmentation de la gravité des blessures signalées. Au Cameroun et au Nigeria, les travailleuses sont plus exposées au harcèlement et aux abus sexuels car la perte d’opportunités économiques a poussé les femmes encore plus profondément dans le secteur informel où leur vulnérabilité est plus grande. En Inde, des groupes de femmes ont révélé que des pressions sont exercées sur les filles pour qu’elles réfléchissent au mariage de leurs enfants, car l’accès à l’éducation et aux moyens de subsistance est incertain.
Une étude publiée en octobre par le Fonds d’affectation spéciale des Nations unies pour mettre fin à la violence contre les femmes a montré que tous les types de violence contre les femmes et les filles se sont intensifiés pendant la pandémie. C’est surtout le cas de la violence domestique, avec tant de femmes enfermées dans leur maison avec des partenaires violents. Cette augmentation est alimentée par des soucis de santé et d’argent, créant des tensions accentuées par l’exiguïté des conditions de vie, alors que les services sociaux, les soins de santé et le soutien aux victimes étaient déjà largement insuffisants avant le confinement.
ONU-Femmes signale également une augmentation de la violence en ligne partout où les femmes ont accès à la technologie. Avant la pandémie, une femme sur dix dans l’Union européenne déclarait avoir subi du cyber-harcèlement depuis l’âge de 15 ans. L’utilisation des plate-formes en ligne a considérablement augmenté l’année dernière, des millions de femmes utilisant fréquemment les vidéoconférences pour travailler ou étudier. Plusieurs experts parlent d’une augmentation du harcèlement moral, de l’intimidation, du harcèlement sexuel et du sex trolling en ligne.
La seule manière d’empêcher le recul de la position des femmes : s’organiser et se battre !
Mais en même temps, le mouvement des femmes a fait preuve d’une remarquable résilience et le frein représenté par la pandémie sur les mouvements fut de très courte durée. Fin janvier dernier, les militantes argentines ont ainsi remporté une victoire dans leur combat de masse de longue haleine en faveur de l’avortement légal jusqu’à 14 semaines.
Malgré un risque élevé de contamination et les restrictions liées au confinement, les femmes ont riposté en masse en Pologne contre une nouvelle étape vers l’interdiction totale de l’avortement. Elles ont reçu plus de soutien qu’auparavant de la part de couches plus larges de la société. Cette lutte va se poursuivre et les futures protestations contre le gouvernement polonais de droite sont déjà assurées de pouvoir compter sur la force de combat des femmes.
Dans chaque grande révolte de ces deux dernières années, les femmes, et en particulier les jeunes femmes, ont joué un rôle crucial et souvent de premier plan dans la lutte. Ce fut à nouveau évident lors des soulèvements en Thaïlande et en Biélorussie. Leurs revendications spécifiques ont fusionné organiquement avec les revendications économiques et sociales des mouvements contre les énormes inégalités déjà présentes avant la pandémie et qui depuis lors ont été renforcées par celle-ci. Elles ont fusionné avec les revendications politiques visant à se débarrasser des gouvernements responsables à la fois de cette croissance des inégalités et de la gestion désastreuse de la pandémie, une gestion qui repose sur la primauté des intérêts de la classe capitaliste sur les intérêts des masses.
Pour de nombreux travailleurs et travailleuses des services essentiels hautement féminisés comme la santé et l’éducation, il était évident dès le début de la pandémie que les décennies de coupes budgétaires et de sous-financement de leurs secteurs – y compris leur marchandisation et leur privatisation – avaient un impact effroyable sur la capacité à faire face à cette crise sanitaire. Cela a eu ses répercutions en termes de décès mais aussi en termes de conditions de travail impossibles et de sacrifices imposés au personnel. Avant même que ne survienne la Covid, ces secteurs connaissaient déjà des mobilisations en divers endroits du monde pour s’opposer aux effets des politiques néolibérales sur leurs conditions de travail ainsi que sur la qualité et l’accessibilité de leurs services. Le soutien dont ces secteurs disposent aujourd’hui dans la société s’est considérablement accru. Dans ces services essentiels, la lutte se poursuivra pour garantir qu’il n’y ait pas de retour à la « normale » : être sous-payés, déconsidérés et surchargés de travail.
La vaccination suit aujourd’hui la même logique désastreuse que la gestion de la pandémie elle-même. Au niveau international, la lenteur de la vaccination et la distribution inégale du vaccin font courir le risque très réel que la Covid domine encore longtemps nos vies, alors que de nouvelles variantes continuent à se développer. Mettre fin au brevet et diffuser la technologie et le savoir-faire pour garantir que le vaccin puisse être produit partout est une étape logique qui s’impose, mais cela va à l’encontre des intérêts des multinationales pharmaceutiques. Pour distribuer le vaccin dans le monde entier à une vitesse suffisamment élevée, il faut en outre créer un service de santé capable de fournir des soins universels de qualité, avec des infrastructures, du personnel et des moyens suffisants. Les problèmes actuels de la vaccination soulignent dramatiquement la même conclusion que celle qui s’impose depuis le début de la gestion de cette crise sanitaire : il faut en finir avec la logique qui fait prévaloir les profits privés sur les besoins humains.
Il est urgent d’investir massivement dans des soins de santé publics de haute qualité, accessibles à tous. Partout dans le monde, les professionnels de la santé se sont battus pour obtenir davantage de moyens pour leur secteur et, dans de nombreux endroits, ils ont pu obtenir des investissements supplémentaires et le type d’augmentation de salaire dont on ne pouvait que rêver avant la crise sanitaire. Sous la pression de la lutte sur les lieux de travail dans le secteur et grâce au soutien massif apporté aux travailleuses et travailleurs de la santé dans la société, en Belgique, les gouvernements du fédéral et des Régions ont débloqué environ 3 milliards d’euros, dont la majeure partie sera consacrée à des augmentations de salaire et à des primes. En France, les travailleuses et travailleurs de la santé ont obtenu 7,5 milliards d’euros dans le cadre de l’accord salarial de l’été dernier. Cela représente des sommes massives, mais c’est insuffisant pour faire face à la pénurie d’infrastructures et au faible niveau d’effectifs. Le problème de la marchandisation et de la privatisation reste également entier. Il fera partie de la lutte des prochaines années : nulle part ailleurs le nombre de décès n’a par exemple été aussi élevé que dans les maisons de repos et de soin privées.
La lutte contre le sexisme sous toutes ses formes s’est poursuivie. L’année dernière, #MeToo s’est étendu à de nouvelles régions comme les Balkans et la Chine. Dans ce dernier pays, à l’automne dernier, deux cas de violence domestique ont suscité une vaste indignation publique, notamment concernant la censure du régime sur les réseaux sociaux. Une femme, Fang, avait été battue à mort par son mari et ses parents en raison de son infertilité. Les meurtriers avaient bénéficié d’une peine très clémente, ce qui a déclenché une vague de colère qui a poussé les autorités judiciaires à promettre un nouveau procès. Dans d’autres pays, nous assistons à une deuxième vague #MeToo. En France, le compte Instagram « je dis non chef » a regroupé des milliers de témoignages dans l’hôtellerie et la restauration pour dénoncer le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Mais il y a également eu l’essor de #MeToo Inceste, qui a attiré l’attention sur les incestes.
La lutte des travailleuses et travailleurs pour la santé et la sécurité au travail n’a pas été arrêtée, même avec le frein que les directions syndicales ont mis sur ce combat. Mais alors que dans la plupart des endroits, la lutte s’est adaptée pour respecter les mesures sanitaires, des mouvement de masse ont également éclaté malgré le risque de contamination et les mesures de confinement sous la pression d’attaques directes. Il est impossible que les femmes qui ont participé aux mouvements féministes de ces dix dernières années s’arrêtent. Ni d’ailleurs celles qui sont engagées dans les luttes de secteurs très féminisés comme les soins de santé et l’éducation pour la revalorisation de leur travail ou dans le commerce de détail et le nettoyage pour des contrats et des salaires décents. Nous ne prendrons pas cela à la légère !
Le féminisme socialiste est plus que jamais nécessaire !
L’année dernière, des sections des sections d’Alternative Socialiste Internationale (ASI/ISA) et de ROSA ont joué un rôle important dans des pays comme l’Irlande, la Russie, le Brésil, l’Autriche et la Belgique en traduisant la colère des femmes en une lutte active dans les rues, dans les lieux d’étude et sur les lieux de travail. Nous nous battons pour construire la solidarité et pour impliquer les organisations de la classe ouvrière dans la lutte contre toutes les formes de discrimination, en comprenant que le capitalisme est à la base de chacune d’entre elles. En luttant contre toute attaque et en faveur de toute réforme ou concession que nous pouvons obtenir dans la situation actuelle, nous soulignons également la nécessité de changer fondamentalement la société en nous débarrassant de l’élite avide de profits qui dirige la société dans son propre intérêt au prix de centaines de milliers de vies humaines.
Les mobilisations du 8 mars de l’année dernière comportaient la magnifique et énorme grève au Mexique et des manifestations massives dans tout un certain nombre de pays. Cette année, de nombreuses mobilisations seront limitées par la pandémie et les confinements. Mais nous appelons toutes celles et ceux qui désirent se battre pour un monde où les femmes ne seront plus des citoyennes de seconde zone et où elles pourraient prendre leur place légitime dans la société à marquer cette date par des actions autour de revendications imposées par la terrible crise que le capitalisme nous fait subir.
Cela comporte notamment une stratégie de vaccination capable d’assurer qu’il y a une lumière au bout du tunnel : une vaccination rapide et universelle en plaçant les entreprises de soins de santé et pharmaceutiques aux mains du public et en installant un contrôle des travailleuses et des travailleurs de manière à assurer que ces secteurs reposent sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population. Des investissements massifs sont nécessaires pour restaurer un service public de santé de qualité, accessible à tous, qui n’utilise pas son personnel comme des martyrs, mais qui lui offre des conditions de travail et de salaire décentes.
Il en va de même pour les services essentiels comme l’éducation et la garde d’enfants. Les écoles ont dû être fermées non seulement à cause du développement du virus, mais aussi parce que suite à des décennies de sous-investissement et de coupes budgétaires, les infrastructure et le personnel manquaient pour pouvoir les maintenir ouvertes en toute sécurité. Des investissements massifs sont nécessaires pour créer des écoles sûres, et aussi pour créer des moyens sûrs de se rendre à l’école en investissant dans les transports publics.
La lutte contre la violence à l’égard des femmes a pris une importance croissante dans le monde entier au cours de la dernière décennie. Les gouvernements ont fourni des refuges temporaires aux victimes de la violence domestique – femmes, enfants, jeunes LGBTQI – mais il faut beaucoup plus. La violence sexiste n’est pas le résultat de la pandémie et ne sera pas résolue par des mesures temporaires. Des services publics décents tels que des refuges pour personnes battues ; une assistance sociale et psychologique aux victimes ; la formation de personnel compétent pour tous les services traitant ce problème, y compris la police et le personnel du système judiciaire ; une éducation sexuelle décente non-hétéronormée et qui met l’accent sur le consentement ; le développement de moyens thérapeutiques adéquats pour éviter la récidive des auteurs de violences : tout cela représente des revendications immédiates pour lesquelles nous devons nous battre afin de réagir au problème tel qu’il se pose aujourd’hui.
Pour prévenir la violence sexiste, il faut lutter avec détermination pour l’indépendance financière des femmes : des emplois décents avec de bons contrats et des salaires décents pour toutes et tous, y compris avec un salaire minimum qui permette de vivre ; la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire pour lutter contre le chômage ; des services publics pour garantir que les femmes puissent participer pleinement à la société en collectivisant une grande partie de ce qui est considéré comme des tâches domestiques ; une sécurité sociale qui garantit que les personnes qui ne peuvent pas travailler reçoivent des allocations qui ne les condamnent pas à la pauvreté ; des logements abordables grâce à un investissement massif dans le logement social.
Les confinements ont réduit la vie sociale à presque rien, créant des problèmes massifs de santé mentale car les humains ne sont pas censés être seuls tout le temps. Des secteurs entiers tels que le secteur de l’hôtellerie, de la culture et de l’événementiel connaissent actuellement une vague de faillites, qui s’accélérera une fois que les aides publiques auront cessé. Ces secteurs ont une grande importance dans la vie récréative et sociale des gens, mais ils ont été presque entièrement privatisés au cours des décennies de domination néolibérale, laissant les jeunes et les travailleuses et travailleurs ordinaires des villes avec seulement leurs quatre murs. Il faut lutter pour soutenir les petites entreprises de ces secteurs sur la base de besoins avérés, tout comme pour la création d’installations récréatives publiques permettant de fournir ces services à la population, mais aussi de créer des emplois pour une main-d’œuvre qui risque de connaître un chômage massif.
Pour avoir les moyens de financer un tel programme, nous luttons pour la nationalisation du secteur financier et des secteurs clés de l’économie afin que les moyens produits par la classe ouvrière internationale puissent réellement être utilisés pour planifier démocratiquement la production afin de servir les intérêts de la majorité de la population mondiale. Dans une société capitaliste, les profits représentent la préoccupation première, ce qui conduit à la précarité et à la misère pour de larges couches de la population, avec des discriminations systématiques de toutes sortes comme aspect inhérent à la société, mais aussi à la destruction de l’environnement.
Ce sont des revendications que nous voulons mettre en avant à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des luttes auxquelles nous nous engageons. Pour les obtenir, nous avons besoin de la plus grande unité possible entre la classe ouvrière et les couches opprimées de la société : travailleuses et travailleurs, femmes, jeunes, personnes de couleur, personnes LGBTQI et autres couches opprimées. Pour remporter la victoire, nous devons retirer le pouvoir et le contrôle des élites dirigeantes qui se sont encore plus enrichies à la suite de cette crise gigantesque qui a frappé l’humanité l’année dernière et donner le pouvoir d’État aux mains de la majorité de la population pour totalement réorganiser celui-ci afin de servir les intérêts de la majorité sociale et de la planète. Seule la classe ouvrière, unifiée dans sa grande diversité, dispose du pouvoir potentiel pour le faire de part sa place dans la production et dans la société dans son ensemble.
Nous sommes engagés dans une lutte pour le socialisme, une société où la démocratie ne se limitera pas à voter tous les deux ans, mais où cela signifiera que la majorité de la population sera impliquée dans la prise de décision concernant ce qui est produit et de quelle manière. Nous appelons toutes celles et ceux qui veulent se battre à nous rejoindre dans ces luttes et à construire les mouvements et les organisations dont nous avons besoin pour obtenir la victoire.