Hypocrisie envers les Premières Nations

Malgré tous les discours sur la réconciliation, les relations du Canada avec les Premières Nations n’ont pas beaucoup changé. Il s’agit toujours de territoire. L’État est prêt à tout pour garantir l’accès aux ressources et au territoire à l’industrie capitaliste.

Les chefs héréditaires des Wet’suwet’en sont un gouvernement traditionnel structuré sur une base matrilinéaire qui est antérieur au système de conseil de bande mis en place par la Loi sur les Indiens. Ils ont mis en place des points de contrôle et bloqué la route pour empêcher le gazoduc Coastal GasLink de passer sur leur territoire.

Plusieurs Canadien·nes ont été choqué·es par les récentes révélations du Guardian concernant les plans de la GRC en janvier 2019 pour faire appliquer une injonction du tribunal et lever le blocus mis en place par les Wet’suwet’en. Cependant, les marxistes comprennent que la GRC est un instrument d’oppression de l’État et les notes d’information préparées par la GRC le montrent clairement. Les officiers·ères ont été encouragé·es à « utiliser autant de violence qu’[ils et elles] le [souhaitent] envers le portail » et ont maintenu que des arrestations seraient nécessaires pour « stériliser [le] site ».

Shiri Pasternak, du Yellowhead Institute de l’Université Ryerson, a déclaré que « le gouvernement canadien a renforcé le contrôle interne de la surveillance des Premières Nations et a intégré plus étroitement les impératifs de l’industrie et de la sécurité, ce qui a inclus le partage de renseignements classifiés entre les agences d’application de la loi et les acteurs de l’industrie ».

Une illustration de l’hypocrisie du gouvernement envers les Premières Nations a été l’introduction en grande pompe par le NPD de la Colombie-Britannique du projet de loi 41, la Loi sur la déclaration des droits des Premières Nations, qui a été adoptée en novembre 2019. L’article 27 se lit comme suit :« Les États établissent et mettent en œuvre, conjointement avec les Premières Nations concernées, un processus équitable, indépendant, impartial, ouvert et transparent, reconnaissant dûment les lois, traditions, coutumes et régimes fonciers des Premières Nations, afin de reconnaître et de statuer sur les droits des Premières Nations relatifs à leurs terres, territoires et ressources, y compris ceux qui leur appartiennent traditionnellement ou qui sont occupés ou utilisés d’une autre manière. Les Premières Nations ont le droit de participer à ce processus ».

Pourtant, à peine deux mois plus tard, le 31 décembre, la Cour suprême de la Colombie-Britannique a accordé une autre injonction permettant à Coastal GasLink d’accéder au territoire Wet’suwet’en, malgré les objections des chefs de Wet’suwet’en. Le gazoduc de 670 kilomètres, approuvé par le NPD de la Colombie-Britannique, s’étendra du nord-est de la Colombie-Britannique à Kitimat, où une usine d’exportation de gaz naturel liquéfié de 18 milliards de dollars est en construction.

Il existe une contradiction fondamentale entre la vision autochtone de la terre et celle de l’industrie capitaliste. Pour l’industrie, il s’agit de propriété privée et d’extraire le plus de valeur possible de la terre pour faire des profits. Les gouvernements, en tant qu’alliés de l’industrie, structurent les lois et utilisent la police et les tribunaux pour assurer des profits à l’industrie. Les Premières Nations ont utilisé la terre de manière durable pendant des millénaires afin qu’elle puisse à son tour assurer la subsistance des générations futures. Un monde socialiste utiliserait la terre et les ressources de manière durable afin que les générations futures puissent satisfaire leurs besoins sans détruire la planète. Nous sommes solidaires avec la nation Wet’suwet’en et les autres Premières Nations qui luttent pour leur avenir et celui des générations à venir.


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