Pas de développement durable sans socialisme

Le capitalisme ne fait que nous enfoncer dans une crise écologique qui ne fait que s’empirer d’année en année, et ça depuis plusieurs décennies. On épuise les ressources naturelles, on pollue l’environnement en jetant les déchets un peu partout, dans l’air, la terre et l’eau. L’accès à une eau potable devient de plus en plus limité sur la terre. La déforestation et les gaz à effet de serre sont en train de changer le climat de notre planète, créant sécheresses, inondations, tornades, etc. Ceux et celles qui en souffrent le plus, c’est naturellement la classe ouvrière. Ceux et celles qui subissent les contrecoups du climat, qui doivent migrer parce que leur coin de pays devient invivable à cause des changements climatiques, qui vivent près de leurs usines de production où ils et elles travaillent, ingèrent et/ou respirent des produits chimiques que ces usines rejettent, qui sont affamé·e·s par l’épuisement des terres et de la mer, ce ne sont certainement pas les bourgeois·e·s, qui eux et elles peuvent se permettre de s’installer dans des quartiers plus à l’abri des changements climatiques et de la pollution directe.

Si on va plus loin, les multinationales qui agissent à travers le monde sans les moindres barrières nationales vont souvent exploiter les pays du tiers monde pour engranger encore plus de profit en surexploitant la terre au maximum, notamment par la monoculture et par l’utilisation de pesticides, on peut penser à Monsanto par exemple. Les gens à travers le monde prennent conscience des problèmes écologiques de notre temps. Le socialisme va devenir la seule condition au développement durable parce que le capitalisme détruit la planète avec toujours moins de possibilités de retour. Dès l’industrialisation, les torts à l’environnement avaient commencé : Marx et Engels nous avertissaient déjà comment l’environnement allait être épuisé par le capitalisme il y a 150 ans de ça. Mais l’essor de cette industrialisation allait prendre un tournant drastiquement plus destructeur pour la planète après la 2e Guerre Mondiale avec la promotion d’une consommation sans limites, et donc, une production qui doit suivre cette gradation de la consommation à une échelle jamais égalée avant.

«  Le capital ne s’inquiète donc point de la durée de la force de travail. Ce qui l’intéresse uniquement, c’est le maximum qui peut en être dépensé dans une journée. Et il atteint son but en abrégeant la vie du travailleur, de même qu’un agriculteur avide obtient de son sol un plus fort rendement en épuisant sa fertilité. »
– Karl Marx, Le capital, section III, 1867

« ‘‘L’essence’’ du poisson de rivière, c’est l’eau d’une rivière. Mais cette eau cesse d’être son ‘‘essence’’ et devient pour lui un milieu, désormais inadéquat, dès que l’industrie s’empare de cette rivière, dès qu’elle est polluée par des substances colorantes et d’autres détritus, dès que les navires à vapeur la sillonnent, dès qu’on détourne son eau dans des canaux où l’on peut priver le poisson de son milieu vital, par simple évacuation. »
– Karl Marx, L’idéologie allemande, Théorie matérialiste, 1845

À partir des années 70, on prend collectivement plus conscience des effets irréversibles de la pollution, et on commence à avoir des partis verts qui militent pour réduire cette pollution. Même la bourgeoisie est obligée de se rendre compte que la pollution pose aussi un problème à la production : plus de maladies chez les travailleurs et travailleuses, donc plus d’absentéisme, influence sur la production agricole avec la dégradation de la qualité des sols, manque d’eau potable, etc. Et alors, la bourgeoisie se plie à quelques recommandations des organismes environnementaux et réglemente dans une certaine limite la façon dont la production est réalisée pour devenir plus écologiquement acceptable.

Alors à ce moment-là, on entre dans une nouvelle phase où la bourgeoisie trouve le moyen de profiter aussi de ces nouvelles mesures écologiques et se remplir les poches encore sur le dos de la classe ouvrière. Les nouvelles technologies pour dépolluer l’environnement, pour l’assainissement des eaux, pour le triage des déchets, pour un transport en commun, toutes les dépenses encourues sont prélevées aux contribuables sous forme de taxes. Les partis verts d’aujourd’hui sont devenus les idiots utiles d’un capitalisme « vert ». Plutôt que de combattre ceux et celles qui sont la source même de la destruction planétaire, plusieurs sont complaisants avec les compagnies qui se plient à certaines règles environnementales, tout en exploitant toujours à vive allure les ressources naturelles et les travailleurs et travailleuses jusqu’à leur dernier souffle et à leur dernier centime.

Malgré les mesures écologiques qui ont été mises en place plus activement depuis les années 90, et qui ont efficacement réduit la pollution de façon localisée dans une certaine mesure, les répercussions mondiales de notre système actuel continuent d’être observées tous les jours à travers le monde, surtout avec les changements climatiques qui s’accélèrent d’année en année. À l’échelle planétaire, les sols, l’air et la mer continuent de subir les contrecoups de notre activité de production effrénée et de notre consommation sans limites. Notons aussi que lorsque l’on crée de nouvelles technologies pour améliorer nos façons de faire, améliorer la qualité des produits ou offrir des solutions de rechange dépourvues de matériaux nocifs pour la santé, elles sont offertes à des coûts tellement exorbitants que seuls les riches possédants peuvent se les permettre, la classe ouvrière et les pays du tiers monde sont contraints d’utiliser les vieilles technologies désuètes et polluantes pour continuer à survivre financièrement.

Donc peu importe les mesures apportées, les changements profonds ne s’opéreront pas si on ne fait pas véritablement la guerre au capitalisme et qu’on ne s’attaque pas à la racine du problème. Le capitalisme et un environnement en santé, ce sont en fin de compte deux choses irréconciliables.

Les taxes sur la pollution, ce ne sont pas des solutions efficaces, car les riches vont être capables de contourner ces règles et même refiler la facture aux travailleurs et travailleuses. Par exemple, lorsque les consommateurs·trices sont montré·e·s du doigt lorsqu’ils ou elles achètent de l’eau dans les bouteilles en plastique, le vrai problème ce n’est pas que le ou la consommateur·trice achète ces produits, mais bien qu’on nous impose un mode de production qui est polluant et qui favorise le gaspillage éhonté de nos ressources et la pollution de l’environnement, bien malgré nous.

Pour contrer le mode de production actuel qui est basé sur une économie linéaire, partant de l’extraction, à la transformation, à la marchandisation, à la consommation et finalement aux déchets, il faut repenser à un vrai développement durable basée sur une économie circulaire. Pour que l’économie soit circulaire, il faut que le la production soit socialement planifiée, où tous les intervenant·e·s nécessaires assurent que la transition des produits dans la chaîne de production reviennent dans un cycle fermé de réutilisation et de régénération, sans déchets et sans recyclage limité. La nature doit être exploitée seulement pour les besoins réels des humains et non dans un but de faire du profit, avec une production d’une croissance exponentielle basée uniquement sur des offres qui créent des besoins artificiels.

Dans ces conditions, le socialisme s’impose comme système alternatif pour réussir ce défi. Pourquoi? Parce qu’il a deux avantages indéniables et nécessaires pour l’établissement d’un vrai développement durable que le capitalisme ne peut absolument pas avoir :

  1. La planification de la production sur la base du besoin humain et non du profit;
  2. Une économie qui est basée sur les intérêts de la collectivité et non d’une poignée d’individus.

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