Après une année de massacre génocidaire à Gaza, le Moyen-Orient s’enfonce davantage dans l’abîme. Le gouvernement israélien pousse maintenant à une guerre régionale totale. Avec son invasion dévastatrice et brutale du Liban, il met toute la région à feu et à sang. Ici comme ailleurs, les gouvernements versent des larmes de crocodile sur les morts civils, tout en soutenant l’effort militaire d’Israël à fond.
Après un an de manifestations, allons plus loin!
Depuis près d’un an, nous avons manifesté par milliers, et par millions partout dans le monde, afin d’exiger la fin de la guerre génocidaire d’Israël. Mais elle n’a fait que s’intensifier.
Ces manifestations ont été historiques. Mais, il est clair qu’à elles seules, elles ne suffisent pas à forcer les gouvernements à retirer leur soutien à la guerre de l’État israélien. Les libéraux à Ottawa ou les caquistes à Québec représentent les intérêts de la classe dirigeante canadienne. Cette dernière est totalement soumise à l’impérialisme américain, dont la priorité absolue est de maintenir ses intérêts au Moyen-Orient. Cela signifie soutenir leurs alliés israéliens, y compris une attaque potentielle contre l’Iran, et continuer de fournir les armes, la technologie et les renseignements sur lesquels repose l’attaque de Benyamin Netanyahou. Rien de cela n’est fait en notre nom.
L’action de la classe ouvrière est nécessaire
Alors que les usines d’armement basées au Québec et ailleurs au Canada produisent des munitions pour la campagne meurtrière de l’État israélien, rien n’est fabriqué ou transporté sans le travail de la classe ouvrière. En menant des actions concertées, nous avons le pouvoir de mettre un terme à l’industrie de l’armement et à l’ensemble du système capitaliste.
Au Québec, tous les grands syndicats sont membres du Centre international de solidarité ouvrière (CISO). Ils endossent formellement sa déclaration d’octobre 2023 «demandant au gouvernement canadien la fin du commerce d’armes avec Israël». Cette décision doit être mise en œuvre immédiatement!
Les syndiqué∙es peuvent agir
La CSN et les Métallos représentent notamment les travailleuses et les travailleurs des usines de General Dynamics, une multinationale qui fabrique notamment des obus destinées à Israël. Certains syndicats sont ou étaient en période de négociation pour de nouveaux contrats de travail cette année, en plein génocide. Il s’agit du seul moment où des actions de grève peuvent être entreprises légalement. Au-delà des bonnes conditions de travail que ces personnes méritent, elles peuvent s’organiser pour arrêter la production d’armement et refuser de fournir de l’assistance aux opérations militaires sanglantes du gouvernement d’Israël.
Les débardeurs des ports de Québec et de Montréal sont aussi en période de négociation. IIs peuvent dès maintenant s’organiser pour refuser le transport des armes israéliennes, en particulier par les compagnies ZIM et Maersk, comme l’ont fait les débardeurs en Belgique, en Italie et en Afrique du Sud plus tôt cette année.
Nos syndicats ne doivent pas se contenter de faire loyalement pression sur le gouvernement libéral ou caquiste. Ce n’est qu’en luttant contre ces gouvernements que nous pouvons les forcer à agir. Nous avons eu un aperçu plus tôt cette année de la force du mouvement syndical avec les augmentations salariales – bien qu’insuffisantes – accordées par Québec aux syndiqué∙es du secteur public. Elles ont été concédées en raison des actions de grève.
L’ensemble du mouvement syndical doit soutenir de tout son poids les actions réellement en mesure de ralentir et de stopper la guerre au Moyen-Orient. Des actions de perturbations auraient un impact important sur les mégas contrats que les compagnies d’armement signent avec leurs acheteurs américains. Les gouvernements ne laisseraient pas faire les syndiqué∙es et révèleraient leur vrai visage, celui d’auxiliaires de l’impérialisme US. Passer de la parole aux actes nécessite de la créativité et le courage politique d’affronter la répression légale et policière.
Organisons-nous à la base
Organiser l’opposition de la classe ouvrière et mettre en œuvre une stratégie gagnante contre l’État signifie créer une pression de masse à partir des membres de la base. Il s’agit de se battre au sein de nos syndicats pour transformer les discours en action. Il s’agit pour le mouvement pro-Palestine d’établir des contacts solidaires avec les travailleuses et les travailleurs des secteurs stratégiques. Des actions directes massives des travailleuses et des travailleurs peuvent saper le rôle du Canada et du Québec dans l’alimentation de la machine de guerre et montrer la voie d’une solidarité effective avec la Palestine et les mouvements anti-guerre du monde entier.
Nous devons intensifier le mouvement au Québec et au niveau international contre la guerre d’extermination à Gaza et l’escalade guerrière de Netanyahu au Liban. Nous devons affronter et finalement renverser tous les gouvernements capitalistes et impérialistes qui nous mènent tout droit dans un monde de guerre. Au Moyen-Orient même, il existe une forte tradition de lutte, de la Palestine au Liban, en passant par le mouvement explosif Femme, vie, liberté contre le régime iranien.
Le mois dernier en Israël même, un mouvement de grève générale a exigé un cessez-le-feu et un accord d’échange d’otages. En dépit des horribles effusions de sang et de la vague de réaction nationaliste israélienne, des travailleuses et des travailleurs de confession juive, musulmane et d’origine arabe ont participé à la grève. Cela laisse entrevoir le potentiel qui existe toujours pour concentrer l’action de la classe ouvrière afin de menacer le capitalisme israélien chez lui.
Le seul moyen de mettre fin aux effusions de sang et de garantir une paix durable et démocratique consiste à construire une lutte unie des travailleuses, des travailleurs, des personnes pauvres et opprimées de toute la région contre les agressions impérialistes. C’est la force qu’il est nécessaire de bâtir pour créer un Moyen-Orient socialiste, où les droits de toutes les communautés nationales peuvent être garantis.
- Pour des actions ouvrières contre la guerre et l’impérialisme! Les syndicats doivent appeler leurs membres à refuser de manipuler des armes et des technologies destinées à l’assaut génocidaire.
- Pour la création d’une force politique indépendante de la classe ouvrière, basée sur les luttes réelles et se battant pour des politiques socialistes!
- Pour la nationalisation de l’industrie de l’armement sous le contrôle démocratique des travailleurs et travailleuses! Pour une transition immédiate vers une production socialement utile, sans perte d’emploi ou de salaire.
- Pour une Palestine socialiste et indépendante, ainsi que pour un changement socialiste en Israël et dans toute la région! Pour un Moyen-Orient socialiste, la fin de la pauvreté et la défense des droits de toutes les communautés nationales.