La classe ouvrière n’a pas le luxe de laisser la politique fédérale entre les mains des riches et de leurs partis politiques officiels, comme le Parti libéral, conservateur ou encore populaire. Il en va de même pour les partis qui suivent la parade des capitalistes tout en la critiquant, comme le NPD ou le Parti vert.
L’appui indéfectible du NPD aux libéraux durant les trois dernières années précipite sa chute actuelle. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a déclaré avant même la mi-campagne qu’il ne cherche plus à devenir premier ministre. Il souhaite plutôt que son parti obtienne la balance du pouvoir dans une éventuelle coalition avec les libéraux! Le NPD a déjà été l’opposition officielle, de 2011 à 2015, lors de la «vague orange». Mais, qui peut nommer une grande bataille ou même une victoire modeste obtenue pour la classe ouvrière grâce au NPD à cette époque? Pas nous.
Une telle situation est normale, puisque les candidatures du NPD sont incapables de sortir des méthodes de campagnes traditionnelles axées sur les relations publiques et les compromissions avec les puissants. Entre les campagnes électorales, voyez-vous les membres du NPD jouer un rôle de leadership dans les luttes de terrain? Pas nous. Comme pour les autres partis, les candidatures NPD viennent offrir leur solidarité lors de rassemblements, mais surtout pour être pris en photo en train de le faire. Et c’est comme ça depuis des décennies. Il est temps de proposer une alternative socialiste.
Depuis 2011, le NPD est en perpétuelle décroissance. Son programme beige n’inspire personne. Toute mention du socialisme a été retirée de son programme, alors même que les campagnes de Bernie Sanders aux États-Unis ou de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni montraient qu’il fallait faire le contraire. Et c’est Justin Trudeau, en 2015, qui en est sorti gagnant en parlant plus «à gauche» que le NPD. Dix ans plus tard, tous ces partis ont opéré un sérieux virage à droite.
C’est dans ce contexte qu’Alternative socialiste soutient la candidature d’un de ses membres, Simon-Pierre Lauzon, comme candidat socialiste indépendant dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, à Montréal.
Quelle que soit la candidature qui remporte l’élection, si elle provient d’un des partis principaux, elle travaillera à amplifier la crise tarifaire, à investir dans l’armement et la défense, en plus de développer les oléoducs et les mines. Une campagne indépendante n’a peut-être pas de sens pour les gens qui veulent absolument «gagner» leurs élections ou qui tombent dans le piège du «vote stratégique». C’est tout le contraire pour les forces socialistes.
Tout comme pour notre participation aux luttes étudiantes, syndicales et sociales, l’objectif de nos interventions consiste à utiliser la campagne électorale pour bâtir le cadre des luttes et des forces socialistes. Le travail électoral permet d’avoir des centaines de conversations en cognant aux portes ou en passant des tracts dans les aires publiques. Il permet d’ouvrir une brèche pour le discours socialiste dans les espaces de débats locaux et les médias. Il permet surtout de trouver des personnes qui veulent faire de la politique socialiste et se battre pour améliorer nos conditions de vie, mais pas juste aux quatre ans. Une élection constitue une occasion concrète et une étape facile à franchir pour les gens. Une telle expérience peut ensuite être utilisée pour bâtir politiquement d’autres mouvements, des associations étudiantes aux campagnes de syndicalisation dans des milieux de travail.
Un autre objectif vise à démontrer à travers la pratique qu’une campagne électorale fédérale est accessible aux travailleurs et aux travailleuses ordinaires, même si nous avons des ressources limitées. Alternative socialiste dispose de ressources et de réseaux beaucoup plus restreints que ceux des syndicats, des associations étudiantes, des groupes d’actions communautaires ou des personnalités publiques de gauche.
Si, comme à Verdun ou à Seattle, nos petites forces sont capables de faire des vagues, imaginez ce qui pourrait être réalisé si plusieurs candidatures indépendantes et socialistes, celles qui présentent une approche dynamique de militantisme de terrain, s’unissaient pour s’attaquer au pouvoir des riches.
Où est la candidature pro-locataire issue des organisations en lutte pour le logement? Où est la candidature anti-impérialiste des groupes pro-Palestine? Nous ne pouvons faire confiance à aucun des partis traditionnels pour mener nos luttes à notre place. Si on veut survivre aux prochaines attaques de la droite, cette organisation politique partisane est vitale.
L’union de plusieurs groupes issus des luttes de la classe ouvrière autour d’un programme politique socialiste pourrait rapidement devenir l’embryon d’une nouvelle organisation politique démocratique et combative. Nous sommes aux premières étapes de ce processus, une étape où il est nécessaire de démontrer que le champ politique partisan doit être investi par notre classe sociale.
Si vous souhaitez vous joindre aux efforts des socialistes dans Laurier-Sainte-Marie ou encore faire un don à la campagne, contactez-nous au campagnesimonpierrelauzon@gmail.com
Nous vaincrons!