Le cessez-le-feu a été violé lors d’un massacre planifié et coordonné avec l’administration Trump. Les otages de retour en Israël ainsi que leurs familles sont en colère et anxieux quant au sort des otages restants. Il faut s’organiser pour lutter contre une nouvelle guerre d’extermination.
Publié en hébreu le 19 mars 2025
C’est un massacre généralisé dans la bande de Gaza. En quelques heures, plus de 400 femmes et hommes sont partis en fumée dans le «feu de l’enfer» promis et mis en œuvre par les gouvernements israélien et américain. Au petit matin, des familles entières ont péri dans leur sommeil. Au moins 63% des victimes étaient des femmes, des filles et des enfants. La guerre d’extermination est relancée avec le soutien total de Trump, un scénario contre lequel nous avions déjà mis en garde. Avec cette nouvelle étape, le gouvernement d’Israël enterre le cessez-le-feu qu’il a pourtant signé, sachant qu’il le violerait délibérément par la suite.
Nous sommes solidaires des deux millions de personnes de la bande de Gaza qui ont subi les bombardements de l’armée israélienne pendant les dernières 24 heures. La plupart d’entre elles sont entassées sous les tentes de camps de déplacés depuis un an et demi.
Nous sommes aussi solidaires avec les parents des personnes enlevées en Israël, que le gouvernement est prêt à sacrifier en faisant échouer à nouveau un accord pour leur retour.
Nous sommes solidaires avec toutes les personnes qui habitent de tous les côtés des clôtures, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, à l’intérieur de la Ligne verte, au Liban, en Syrie et au Yémen, ainsi que dans la région en général, face à une nouvelle intensification de la vague de massacres, d’oppression et d’agression impérialiste.
Le premier ministre d’Israël, Benyamin Netanyahou, Bezalel Smotrich (le ministre des Finances d’Israël), les chefs de l’armée et du Shin Bet (le service de renseignement) ainsi que Donald Trump, célèbrent triomphalement le massacre et sont prêts à condamner à mort les otages d’Israël qui ont survécu jusqu’à maintenant. Ce gang présente de manière cynique le massacre comme une mesure destinée à menacer les dirigeants du Hamas pour qu’ils acceptent les diktats des gouvernements américain et israélien. On ne sait pas si leur plan est de poursuivre et même d’intensifier l’attaque, y compris une nouvelle invasion terrestre, ou si leur plan est que la nouvelle phase sanglante de la guerre durera des jours, des semaines ou des mois.
Les mensonges du régime israélien: qui a violé l’accord?
«Israël a sciemment violé l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas hier soir (le 18 mars), avec l’approbation des Américains, parce qu’il ne voulait pas respecter pleinement les conditions auxquelles il s’était engagé il y a deux mois. Il n’y a pas d’autre façon d’expliquer la décision de reprendre les combats dans la bande de Gaza », a écrit Amos Harel, commentateur militaire pour le journal israélien Haaretz.
Dès les premiers jours qui ont suivi la signature de l’accord, les déclarations de Netanyahou et de Smotrich l’ont contredit, notamment en ce qui concerne le retrait de la route de Philadelphie (route le long de la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza) durant la «phase 2» et la fin de la guerre dans la «phase 3». En effet, ce «gouvernement de la mort» n’a respecté aucun de ses engagements dans le cadre de la phase 2.
Il a torpillé les négociations et refusé de retirer les forces d’occupation de la route de Philadelphie. Afin de contraindre le Hamas à modifier unilatéralement les conditions, le gouvernement israélien a systématiquement violé le cessez-le-feu. Il a attaqué la bande de Gaza quotidiennement. Ses bombardements ont fait des dizaines de victimes, empêché l’aide et la nourriture d’entrer dans la bande de Gaza, empêché l’accès à l’eau potable, coupé l’électricité aux usines de dessalement de l’eau et empêché des dizaines de milliers de blessés et de personnes gravement malades de quitter la bande de Gaza pour être soignés.
L’attaque barbare du régime Trump contre le Yémen a été coordonnée avec la nouvelle attaque contre les habitants et habitantes de la bande de Gaza. La porte-parole de la Maison Blanche, Caroline Levitt, a clarifié l’orientation du régime Trump: «Le Hamas, les Houthis et l’Iran – tous ceux qui cherchent à terroriser non seulement Israël, mais aussi les États-Unis – en paieront le prix».
Les menaces explicites du tyran de la Maison Blanche et son soutien total à Netanyahou renforcent son gouvernement de crise et augmentent le danger d’une agression militaire de large ampleur par Israël avec le soutien de l’impérialisme américain. Trump n’est pas un «président de la paix». Il ne respecte pas son engagement de ne pas déclencher de guerres.
Ce que Netanyahou appelle le «Plan de Witkoff» n’était rien d’autre qu’une tentative de l’administration Trump d’aider Netanyahou à prolonger la phase 1 du cessez-le-feu, sans passer à la phase 2. L’administration Trump travaille clairement à torpiller le cessez-le-feu à Gaza. Il le fait à la fois en soutenant l’attaque de la nuit dernière et en menaçant d’expulsions massives les gens de la bande de Gaza.
Le «gouvernement de la mort» a une nouvelle fois abandonné les otages en brisant le cessez-le-feu. Cela s’inscrit dans la logique du gouvernement depuis un an et demi: torpiller les accords, retarder leur mise en œuvre, diviser les accords en plus petits accords. L’objectif stratégique partagé par le gouvernement israélien, l’armée et le reste de l’«appareil de sécurité» est de poursuivre l’occupation directe de la bande de Gaza dans un avenir prévisible. Un objectif qui contredit et torpille la conclusion d’un accord global, et dont le véritable visage est l’oppression brutale des Palestiniennes et des Palestiniens dans le but d’accentuer le régime d’occupation.
Intensification de la lutte contre le «gouvernement de la mort» et de la guerre
Dans sa déclaration officielle, le quartier général des familles d’otages a dénoncé le mensonge du «gouvernement de la mort» et des chefs de l’armée: «Le gouvernement israélien a refusé de déclarer la fin de la guerre afin de mettre en œuvre les étapes suivantes de l’accord et de restituer tous les kidnappés. L’annonce de la reprise de la guerre pour restituer les personnes enlevées est une tromperie totale – la pression militaire met en danger les personnes enlevées et les soldats».
Une longue série de déclarations personnelles, de témoignages d’ex-otages revenus de captivité et de leurs familles ont été publiés afin de renforcer ce message. L’organisation Awake Mother, qui représente les familles de soldats de l’armée israélienne, a déclaré: «Nous n’accepterons pas que nos enfants servent de pions à un gouvernement qui a perdu la confiance du public». La mère d’un otage, Einav Tsengauker, a choisi d’aller jusqu’à la clôture qui étrangle la bande de Gaza pour bloquer symboliquement l’offensive militaire du gouvernement.
Il est important que la lutte pour la libération des personnes enlevées s’accompagne d’un appel de principe à s’opposer à l’attaque contre Gaza, et en particulier à l’assassinat aveugle et à la destruction des infrastructures civiles. La guerre d’anéantissement ne met pas seulement en danger les personnes enlevées elles-mêmes, mais conduit également à un désastre humain inimaginable pour 2 millions de Palestiniennes et de Palestiniens. Le gouvernement d’Israël tente de rassembler le public derrière sa guerre. L’approfondissement du cycle du deuil et de la mort ne doit pas et ne peut pas assurer la sécurité de qui que ce soit. Une telle position de principe contribuera à vacciner et à préparer le mouvement social pour faire face à une nouvelle escalade de violence de la part du gouvernement.
Nous devons nous opposer clairement et bruyamment à la reprise de la guerre d’extermination et d’occupation dans la bande de Gaza.
Socialist Struggle Movement (ISA) appelle à s’organiser contre la politique de guerre, le nettoyage ethnique dans la bande de Gaza, les colonies, le racisme et l’oppression nationale du peuple palestinien. Les tentatives du «gouvernement de la mort» d’écraser les droits démocratiques sont un danger pour le mouvement de lutte contre le capitalisme israélien.
Les coupes budgétaires, la destruction des services sociaux et les hausses de prix font partie de la guerre du «gouvernement de la mort» contre les besoins les plus élémentaires des pauvres, de la classe ouvrière, des jeunes femmes, des LGBTQ, des Juifs et des Arabo-Palestiniens de la périphérie et du centre. L’occupation et la guerre, y compris les occupations en Syrie et au Liban, sont un désastre pour la sécurité personnelle des masses qui vivent sous occupation directe, mais aussi pour toutes les personnes qui résident dans la région. C’est pourquoi l’opposition à la politique d’occupation et aux attaques doit faire partie intégrante de la lutte contre le gouvernement ainsi que pour les libertés démocratiques.
- Retirez l’armée de la bande de Gaza!
- Mettez fin à la guerre!
- Oui à la libération de «tous contre tous», c’est-à-dire la libération simultanée de toutes les personnes kidnappées et des milliers de personnes palestiniennes détenues dans les camps de torture et les prisons de l’occupation.
- Oui à la réhabilitation et au bien-être pour tout le monde!
- Rejoignez-nous pour les prochaines manifestations et la poursuite de la lutte!