Projet Montréal déçoit au 1er conseil d’arrondissement de Verdun

Une douzaine de militants et militantes pour du logement abordable se sont mobilisé⋅es à l’appel de la campagne « Nos quartiers ne sont pas à vendre » le 7 décembre, lors du 1er conseil d’arrondissement de la nouvelle administration de Verdun. La nouvelle mairesse, Marie-Andrée Mauger, a travaillé fort pour se montrer charismatique et à l’écoute. Toutefois, ses réponses laissent entendre que rien ne va s’améliorer de façon significative à court ou à moyen terme pour les victimes du marché locatif privé. 

« Je ne peux rien y faire »

C’est l’essentiel du message répété de différentes manières tout au long de la soirée par Mme Mauger. C’est la réponse donnée à une pétition signée par plus de 1000 personnes en appui aux résidents et résidentes de la rue Godin ciblées par un processus d’éviction agressif. C’est la réponse générale donnée aux nombreuses questions de la salle demandant à la ville de sévir contre les développeurs immobiliers véreux qui contournent les lois et procèdent à des rénovictions.

C’est aussi la raison donnée pour rejeter du revers de la main les possibilités d’expropriations d’immeubles et de terrains abandonnés pour y construire des logements abordables publics. Mauger a souligné que l’arrondissement n’a pas d’argent pour cela. Ce genre de projet ne s’accorde pas avec ses priorités axées sur l’équilibre budgétaire plutôt que sur une réponse immédiate et sérieuse à nos besoins urgents. Tout cela annonce une austérité à venir.  

Le courage politique des locataires

La ligne est mince entre ne pas pouvoir faire quelque chose et ne pas vouloir le faire. Partout dans le monde, des initiatives politiques se matérialisent contre la gentrification. En Allemagne, les citoyens et citoyennes ont voté pour exproprier plus de 24 000 appartements. À Seattle, notre conseillère municipale Kshama Sawant a remporté plusieurs  victoires historiques pour les locataires, par exemple le droit de se faire représenter, gratuitement, par un avocat lorsqu’il y a menace d’éviction. Les locataires de Verdun en lutte ont aussi des solutions réalistes à proposer!

Mais Projet Montréal (PM) n’est pas un parti qui représente ces locataires, pas plus qu’il ne représente les travailleurs et travailleuses en général. C’est un parti qui veut d’abord et avant tout protéger les propriétaires et tente de financer les programmes sociaux à travers la croissance économique des compagnies privées. Avec la crise du logement abordable actuelle, on voit que seul le premier point a fonctionné! 

Peu importe si PM s’autoproclame «progressiste» ou «inclusif», toutes les solutions qui pourraient diminuer les profits du privé sont systématiquement mises de côté. Les récentes initiatives de PM comme la campagne de sensibilisation aux droits des locataires ou les promesses de certification de «propriétaire responsable» et de registre des baux sont les bienvenues. Mais elles reposent sur les épaules des locataires et n’empêchent pas les rénovictions ni la flambée des loyers.

Selon Marie-Andrée Mauger, les lois actuelles ne permettent pas d’aller de l’avant avec des politiques efficaces contre les gentrificateurs. Pourtant, son parti contrôle 100% de la mairie de Verdun! Elle est mairesse et son parti contrôle la mairie de Montréal! Elle et son parti peuvent changer les lois!

Adapter notre stratégie aux réalités du terrain

La gentrification s’est accélérée sous l’administration de PM. Et rien n’indique que ce parti et ces élu⋅es s’attaqueront aux intérêts des géants de l’immobilier qui contrôlent le marché locatif. C’est pourtant l’unique solution pour sortir de la pénurie de logements abordables. C’est à nous de prendre les choses en main. Beaucoup de gens à Verdun sont sous l’illusion que les élu⋅es de PM vont tout faire pour protéger les locataires. Mais ces élu⋅es n’ont pas l’intention d’utiliser des méthodes qui remettent en question le «droit» des gentrificateurs de faire du profit sur notre dos.

Nous avons deux champs de bataille qui s’ouvrent devant nous. Le premier implique de construire des mouvements combatifs afin d’obliger l’administration présente à passer des lois spécifiquement dans l’intérêt des locataires. Il nous faudra la force du nombre. Pour y arriver, venez participer aux actions de la campagne Nos quartiers ne sont pas à vendre.

Le deuxième champ de bataille requiert de construire une force politique indépendante et socialiste qui mènera de vraies luttes pour répondre aux besoins de la majorité des gens. Elle doit se baser sur la mobilisation des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse de Verdun. Dans quatre ans, elle aura grandi et pourra rivaliser contre les candidatures décevantes de PM.

Si ces perspectives vous intéressent, venez militer avec nous! Contre la spéculation dans l’immobilier! Pour un réel contrôle des loyers selon les capacités à payer! Contre la gentrification et pour un contrôle démocratique de la planification de nos quartiers!


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