Contre le gaspillage de l’économie de marché, la planification socialiste démocratique
En 2019, des manifestations et grèves scolaires de masse ont eu lieu dans le monde entier contre la crise climatique. La jeunesse était en premier ligne, mais bénéficiait d’un soutien important dans la population au sens large, parmi les travailleurs et travailleuses. Ce mouvement a imposé le thème en «une» de l’actualité, avec hélas des victoires limitées à la clé. Cet été a démontré de manière catastrophique que ce combat ne faisait que commencer. Mais comment arracher un réel changement de système? Voici quelques propositions des Étudiants de Gauche Actifs (EGA, en Belgique) et de la Campagne ROSA.
- La pandémie ou encore les inondations ont démontré l’importance cruciale de services publics financés à hauteur des défis à relever. Les réductions budgétaires ont fait des ravages qui nous désarment face à la crise climatique. Nous avons besoin d’un refinancement public d’urgence massif des soins de santé, de la protection civile, des pompiers et des autres services publics.
- La transition verte ne doit pas servir d’excuse pour taxer la population ordinaire. Ce qu’il nous faut, ce sont des transports en commun écologiques plus nombreux, de meilleure qualité et gratuits.
- La communauté scientifique sonne l’alerte depuis des décennies mais a été ignorée. Des investissements conséquents dans les technologies vertes n’ont été réalisés que s’ils étaient rentables à court terme pour les actionnaires. Libérons la recherche scientifique de la logique de profit! Avec l’abolition des brevets et des investissements publics massifs, la recherche scientifique pourra pleinement s’épanouir en reposant sur la collaboration et non sur la compétition.
- L’urbanisme et l’aménagement du territoire doivent être revus en profondeur dans l’intérêt des habitants, pas celui des promoteurs immobiliers ni des grandes sociétés de construction. Nous avons besoin d’un plan public de rénovation et de construction de logements sociaux à une échelle de masse ainsi que d’un plan public d’isolation des bâtiments quartier par quartier.
- Les compagnies d’assurance ne veulent rembourser que 590 millions sur entre 1,3 et 1,7 milliard d’euros de dégâts assurés causés par les inondations en Wallonie. Entre 2012 et 2019, elles ont réalisé en Belgique un profit de plus de 15 milliards d’euros grâce aux primes payées par les assuré·es, qui menacent d’être encore augmentées. Toutes les personnes sinistrées doivent être indemnisées, assurées ou non. Tout le secteur des assurances doit être exproprié et démocratiquement contrôlé et géré de manière à arrêter de voler la population et à dégager les moyens nécessaires pour les indemnisations et les travaux d’infrastructures écologiques.
- Comme l’a montré le récent scandale de 3M à Anvers, les multinationales se moquent des législations environnementales actuelles (déjà insuffisantes!) et des risques pour les travailleurs et travailleuses et les riverain·es. 5 entreprises en Belgique émettent autant de gaz à effet de serre que tous les ménages du pays. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas : les criminels climatiques doivent être expropriés pour cesser de nuire!
- Le secteur de l’énergie fonctionne selon la dictature des actionnaires : des énergies polluantes sont toujours utilisées malgré l’urgence écologique. Nous ne pouvons dégager les moyens gigantesques dont nous avons besoin pour une transition énergétique rapide qu’en collectivisant la totalité du secteur sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et travailleuses.
- Ce n’est pas aux travailleurs et travailleuses de payer la transition écologique. Les emplois dans les industries polluantes doivent être convertis en emplois verts, socialement utiles, avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail. Nous pouvons faire face aux crises économique et écologique en répartissant le travail disponible entre chacun.e grâce à la semaine de travail de 30 heures, sans perte de salaire et avec diminution des cadences.
- La crise climatique frappe le plus durement les plus pauvres et accroît les inégalités. Les réfugiés climatiques viennent s’ajouter à celles et ceux qui fuient les guerres et la misère. La droite et l’extrême droite en font des boucs émissaires pour protéger le règne de la classe capitaliste. Nous devons être unis pour la vaincre. La lutte pour le climat doit reposer sur la solidarité internationale et le rejet de toutes les formes de discrimination et d’oppression (racisme, sexisme, LGBTQI-phobie…).
- Le capitalisme vert est un mensonge. La propriété privée des moyens de production et d’échange est l’obstacle majeur qui bloque la transition verte. Les secteurs clés de l’économie (finance, industrie pharmaceutique, agro-alimentaire, chaînes de distribution…) doivent être retirés des mains privées et placés sous gestion et contrôle démocratiques de la classe des travailleurs et travailleuses. Ainsi, nous pourrions en finir avec le gaspillage inhérent au chaos de l’économie de marché et bénéficier d’une économie rationnelle reposant sur ce qui est nécessaire pour l’humanité et la nature : une économie socialiste démocratiquement planifiée. Jeunes et travailleurs et travailleuses : solidaires dans la lutte pour un monde socialiste démocratique!
Pour que ce programme devienne réalité, nous devons nous organiser, y compris à l’échelle internationale. Du 4 au 7 novembre, nous participerons aux actions d’Alternative Socialiste Internationale (ASI) à Glasgow, en Écosse, lors de la COP26. Nous avons besoin d’une mobilisation de masse!