La lutte contre les bas salaires est aussi une lutte féministe

Une marge maximale d’augmentation salariale de 0,4%, c’est tout simplement scandaleux. Cela ne représente que 6€ (9$ CAN) bruts par mois pour les bas salaires, attribués à 70% de femmes, 9€ (13$ CAN) bruts par mois pour le personnel des métiers dits « essentiels » qui comptent là aussi une écrasante majorité de femmes : distribution (supermarché), soins santé, aide aux personnes, enseignement,… Essentiels mais précaires, voilà en gros ce qui nous est proposé. A contrario, le patron de Delhaize, lui, a vu son salaire augmenter de 34%. Ce n’est pas la crise pour tout le monde !

Il existe toujours un écart salarial entre femmes et hommes. Les femmes gagnent 23,1% de moins que les hommes. Il aura fallu attendre jusqu’au 25 mars pour que les femmes gagnent l’équivalent obtenu par les hommes gagnent durant l’année précédente. Et pour celles ayant travaillé à temps partiel (faute d’emplois à temps plein ou en raison de l’absence de services publics permettant de concilier travail et vie de famille), l’écart entre femmes et hommes explose pour atteindre environ 30% à la pension. Le problème n’est évidemment pas que les hommes bénéficient de trop bons emplois. Le problème, c’est que les femmes ne gagnent pas assez pour être financièrement indépendantes. Elles sont deux fois plus nombreuses à se retrouver dans une situation de dépendance financière.

Les femmes sont surreprésentées dans les emplois précaires. Si le chômage temporaire offre en Belgique un certain effet d’amortissement, il suffit d’observer d’autres pays pour se rendre compte que les femmes constituent encore et toujours une main-d’œuvre de réserve. En décembre, pratiquement 100% des pertes d’emplois aux USA et 98% en Italie concernaient des femmes. Dans le monde, avec cette crise, le revenu des femmes chute deux fois plus que celui des hommes. Tout cela contribue largement à aggraver le manque de considération dont pâtissent les femmes dans la société, ce qui alimente le sexisme.

Il nous fait des campagnes de syndicalisation

Le salaire minimum de 14€/h (21$/h) arrive à l’Université de Gand. C’est le fruit du travail de longue haleine porté par la délégation syndicale CGSP (Centrale générale des services publics), qui a cherché l’implication du personnel et des étudiantes et étudiants avec une pétition, puis une manifestation et enfin une grève soigneusement préparée en mars 2020. La Campagne ROSA s’est pleinement engagée dans ce combat.

Les femmes ont un rôle crucial à jouer dans la lutte. Elles doivent activement y prendre part, dénoncer l’hypocrisie du gouvernement et construire un mouvement combatif capable d’arracher la concrétisation de nos revendications. Pour cela, nous avons besoin d’être organisées ! Actuellement, en Belgique, ce sont les mouvements syndicaux qui réunissent le plus de femmes dans la lutte. Ne sous-estimons pas le potentiel du syndicat à lutter contre l’oppression spécifique des femmes. C’est pourquoi la Campagne ROSA encourage les campagnes de syndicalisation de femmes ainsi que le renforcement des commissions femmes dans les syndicats comme outil d’implication plus large des femmes dans les luttes et de discussion sur leurs problématiques spécifiques. Cela essentiel pour construire un puissant mouvement de lutte, tout particulièrement dans les secteurs précaires où elles sont majoritaires.


La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) appelle à faire de la grève nationale du 29 mars le plus grand succès possible. La Campagne ROSA organisera des visites de solidarité aux piquets de grève, participez-y ! Contactez-nous ! (contact@campagnerosa.be / 0474 35 30 36 Emily Burns)


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