Pfizer va réduire le nombre de flacons livrés après s’être rendu compte qu’un seul flacon contient non pas 5, mais 6 doses. Cela a perturbé la vaccination du personnel soignant. Les travailleuses et travailleurs de la santé, qui vivent l’enfer depuis près d’un an, n’ont pas pu compter sur un répit. Là où passent les profits de Pfizer, le reste trépasse. Tout gouvernement qui tolère ce scandale est complice et se moque des intérêts de la collectivité.
La soif de profits de l’industrie pharmaceutique alimente le doute. Si beaucoup de gens hésitent à se faire vacciner, ce n’est pas tant à cause des théories complotistes des antivax purs et durs, mais en raison de la méfiance justifiée envers les grandes entreprises pharmaceutiques. On se méfierait à moins. Les contrats entre la Commission européenne et les producteurs sont largement secrets, même pour les députés européens. Les multinationales font passer leurs profits avant notre santé. Ce n’est ni une surprise, ni l’exception, c’est la règle.
L’emprise des grandes entreprises pharmaceutiques empêche la collectivité de réfléchir et de délibérer démocratiquement et en toute transparence d’une rapide campagne de vaccination efficace en pesant les avantages et les inconvénients ainsi qu’en fixant de façon certifiée les protocoles appliqués et les ressources dégagées. Cela est tout à fait possible, mais le système refuse de nous laisser faire. Les découvertes scientifiques sont brevetées plutôt que partagées. Le contrôle des symptômes l’emporte sur la recherche de solutions pour traiter les causes des problèmes.
On trouve les empreintes du capitalisme à tous les coins de l’approche criminelle de cette crise. Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour en retracer les origines et l’impact dramatique jusqu’au capitalisme et la logique de profit qui constitue son ADN.
- Le virus a fait irruption dans l’environnement humain suite à la destruction brutale d’écosystèmes où certaines espèces animales sont porteuses du virus.
- L’absence d’inhibiteur du virus s’explique, selon le virologiste Vab Gucht (virologue belge, président du Comité scientifique à l’Institut belge de santé), par le manque de moyens pour la recherche préventive alors que cela aurait pu garantir «que personne n’aille à l’hôpital».
- La qualité de notre système de soins de santé a été gravement affectée par des années de restrictions budgétaires. L’absence d’équipements de protection dans les endroits les plus essentiels est une forme de négligence mortelle.
- Les soins primaires, où réside la partie préventive des soins de santé, sont sous-financés.
- La santé et le système immunitaire de chacun ont gravement été ravagés par l’appétit de profits écœurant de l’industrie alimentaire et le stress au travail.
- Les grandes entreprises pharmaceutiques ne s’intéressent jamais aux vraies solutions pour notre santé. Elle veulent simplement combattre les symptômes et entendre sonner leur caisse enregistreuse.
- Dans la crise actuelle, maintenir ouverte l’économie – et donc le moteur de profits du secteur privé – a toujours primé sur les aspects sociaux.
Et dans tout ça, c’est nous qui avons fait tous les sacrifices tandis que l’accent a systématiquement été mis sur les comportements individuels. Était-ce la seule façon de réagir? Deux professeurs de l’UGent (Université de Gand en Belgique) ont fait remarquer qu’il a été démontré, avant l’été, qu’un test salivaire aurait pu être appliqué à grande échelle pour cartographier les infections. Selon ces professeurs, «cela aurait pu jouer un rôle clé dans le contrôle de la pandémie. Dans un tel scénario, la nécessité d’un confinement strict est réduite et une plus grande attention peut être accordée au bien-être, à l’éducation et à l’économie.» (De Standaard, 21 janvier).
Ce n’est pas ce qui s’est passé. À la place, nous avons obtenu une réduction sévère de notre vie personnelle, sociale et culturelle. Beaucoup de gens en souffrent. Nombreux sont celles et ceux dont les cicatrices seront permanentes après cette période infernale d’isolement, de peur et de perte de revenus. À juste titre, beaucoup attendent avec impatience le bout du tunnel et l’espoir repose sur des vaccins qui devraient donner une perspective de vie sociale normale. Laisserons-nous la soif de profit des grandes entreprises pharmaceutiques déterminer quelle sera la fin du tunnel?
Nous ne pouvons plus tolérer que notre santé et notre vie soient sacrifiées sur l’autel du profit et de la propriété privée. Nous devons prendre en main les clés de l’économie et de la société. C’est parfaitement possible en nous débarrassant du capitalisme et en construisant un monde socialiste.