Le 1er Mai – 1. Le 1er mai, c’est notre fête

Ce texte est tiré de la brochure de Claude Larivière Le 1er mai, fête internationale des travailleurs parue aux Éditions coopératives Albert Saint-Martin en 1975. Il s’agit d’une version corrigée de ce rare ouvrage consacré à l’histoire du 1er Mai au Québec.


Le 1er mai, c’est le jour où les travailleurs se souviennent; c’est le jour où on jette un regard en arrière pour mieux préparer les luttes futures.

Car le 1er mai n’est pas une « fête » comme les autres. C’est le jour choisi par les militants socialistes regroupés dans la Deuxième Internationale pour rappeler le sacrifice des travailleurs de Chicago, massacrés en 1886 à l’occasion de la lutte en faveur de la journée de travail de huit heures.

Le 1er mai c’est l’occasion de saluer la mémoire de tous ces travailleurs oubliés qui ont mené luttes sur luttes pour affirmer et défendre les intérêts de la classe ouvrière en dépit de la répression continue qui s’abattit sur eux. Les textes contenus dans cette publication rappellent ces luttes, ces moments trop souvent passés sous silence, ces faits qu’il nous faut absolument connaître.

Mais le 1er mai c’est aussi l’occasion d’affirmer collectivement notre conscience de classe et de faire connaître nos revendications comme classe en lutte.

Après quelques trente années sans manifestation de masse à Montréal, le 1er mai 1970 marque une reprise importante alors que 4 000 travailleurs défilent dans les rues pour appuyer les gars de Lapalme. En 1972, ce sera l’année du front commun syndical de la fonction publique; 1973, l’occasion de rappeler à ceux qui nous dominent notre solidarité avec les trois présidents emprisonnés. Nouveau progrès aussi, les manifestations se déroulent désormais à travers tout le Québec.

Alors qu’en mai 1974, il nous fallait nous battre contre l’inflation des « boss », cette année c’est pour notre santé même qu’il nous faut manifester: contre l’assassinat des travailleurs sur les chantiers de construction, dans les usines et dans les mines.

Il nous faut être fiers du fait que les travailleurs du Québec sont à l’avant-garde en Amérique du Nord en décidant de célébrer, avec leurs camarades du monde entier, la fête internationale des travailleurs, rejetant ainsi le traditionnel « Labor day » qui nous fut trop longtemps imposé par les Américains. Pour que ce geste symbolique devienne une réalité, il nous reste encore à lutter pour que les entreprises et l’État reconnaissent notre volonté de célébrer ce 1er de mai.

À tous nos camarades québécois et étrangers, et en particulier à tous ceux qui sont sur la ligne de feu – qu’elle passe par les piquets de grève de Thetford-Mines, les assemblées électorales portugaises, les camps de torture chiliens, ou le champ de bataille vietnamien – salut!

Le Comité politique des Éditions Coopératives Albert St-Martin, 1975


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