Une fois de plus, la violence raciste tue en Allemagne : Stoppons la haine par la mobilisation et une alternative!

Une fois de plus, l’Allemagne a été choquée par la violence raciste de l’extrême droite. Dix personnes ont été tuées, dont la mère de l’auteur du crime, et ce dernier s’est suicidé. Une fois de plus, le meurtrier a laissé derrière lui un texte confus, rempli de racisme et de frustrations. Combien d’autres actes terroristes devront suivre pour que l’on ne parle plus de ‘‘loup solitaire’’, mais d’une vague de terrorisme d’extrême droite ? Depuis combien de temps le rôle des partis d’extrême droite et des autres partis qui rendent le racisme, le sexisme et la discorde acceptables est-il passé sous silence ? Combien de temps devrons-nous encore subir ce système qui alimente les tensions et les frustrations sociales ?

Au cours de ces 30 dernières années, la violence raciste a tué au moins 169 personnes en Allemagne. Cela fait du terrorisme d’extrême droite le plus grand danger à l’heure actuelle. Pourtant, les partis populistes de droite et même les partis et médias établis prétendent que la plus grande menace émane des migrants, qui sont généralement la cible du terrorisme d’extrême droite. Il convient d’ailleurs de noter que des groupes comme Daesh partagent beaucoup de caractéristiques avec les groupes d’extrême droite. La violence raciste n’est pas neuve. En Allemagne, il y a eu un certain nombre d’incidents ces derniers mois. Mais si l’on regarde un peu en arrière, on se souvient du scandale des ‘‘meurtres des kebabs’’, neuf petits commerçants dont huit d’origine turque et un originaire de Grèce, exécutés sur leur lieu de travail par le groupe NSU (Nationalsozialistischer Untergrund ou nazisme clandestin) entre 1999 et 2007 ou encore les incendies criminels commis dans les centres d’asile au début des années 1990.

Les politiciens traditionnels allemands ont à nouveau tous condamné la violence tout en lançant des appels à l’unité contre la violence. Ces politiciens établis jouissent d’encore très peu de crédibilité. Leur politique antisociale entraîne tensions et frustrations sociales. Elle conduit de plus en plus de gens en marge de la société. Ces politiciens se servent des divisions et des préjugés racistes pour dévier l’attention de l’impact de leurs politiques, ce qui renforce l’extrême droite et la rend plus acceptable. Récemment, il y a eu de l’agitation en Allemagne parce que les démocrates-chrétiens et les libéraux ont localement brisé le cordon sanitaire autour du parti d’extrême droite AfD (Alternative pour l’Allemagne) en Thuringe. Est-ce ainsi que les partis traditionnels veulent ‘‘s’unir contre la violence de l’extrême droite’’ ?

On constate également une augmentation des incidents racistes dans notre pays, tant sur les médias sociaux que dans le monde réel. L’essor du Vlaams Belang y joue un rôle et en est en même temps l’expression. Cela renforce la confiance en soi des militants d’extrême droite, ce qui se traduit sur les domaines de l’intimidation et de la violence. Il y a eu récemment l’incendie criminel d’un centre d’asile en construction à Bilzen ou encore la vague de propos racistes sur les médias sociaux lorsqu’on a appris que des réfugiés essayaient de passer en Grande-Bretagne via La Panne.

La haine est omniprésente. Beaucoup se demandent ce que nous pouvons faire à ce sujet. Deux choses sont importantes. Premièrement, nous ne devrions pas laisser les médias établis ou d’autres institutions être seuls à réagir, ni nous limiter à nous plaindre sur les médias sociaux. Nous devons nous mobiliser et montrer dans l’action qu’une grande majorité de la population n’accepte pas la haine. En ce moment, les racistes et l’extrême droite sont peut-être les voix les plus fortes sur les médias sociaux et même dans les médias établis en Flandre, mais nous pouvons occuper la rue et démontrer que la résistance à la haine est largement soutenue. En Allemagne, plusieurs manifestations ont déjà eu lieu ou sont en préparation. Chez nous, une manifestation antifasciste est également prévue pour la fin du mois de mars, contre le cercle étudiant d’extrême droite NSV à Anvers (le 26 mars très probablement).

Deuxièmement, nous devons nous attaquer aux problèmes à leur racine. La montée du racisme et de la division s’explique par la crise du système capitaliste et son déclin. Le capitalisme entraîne une aliénation et des tensions sociales croissantes. La soif de profits de l’élite implique qu’un groupe croissant de la population a du mal à garder la tête hors de l’eau, et une partie en attribue la responsabilité non pas aux super-riches mais aux boucs émissaires migrants. Le fait que l’extrême droite ne puisse pas apporter de réponse est démontré, entre autres, par le soutien du Vlaams Belang à de nombreuses mesures antisociales en Flandre. Une alternative à la haine signifie de défendre une société où le terrain propice à la division et à la haine n’existerait pas, une société où les ressources disponibles seraient utilisées en tenant compte des intérêts et des besoins de la majorité de la population.

Réaction de la campagne antifasciste Blokbuster


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