Élections à l’Île-du-Prince-Édouard : percée des Verts

Lors des élections générales d’avril à l’Île-du-Prince-Édouard, les Libéraux ont été chassés du pouvoir après trois mandats consécutifs. L’économie est prospère, mais la classe ouvrière n’en a pas profité.

La crise du logement culmine avec un taux d’inoccupation qui frôle zéro, le taux le plus bas au Canada. Les loyers augmentent rapidement et les nouveaux développements coûtent trop cher. Le prix des maisons a augmenté d’un tiers entre 2015 et 2018. Pendant ce temps, les salaires stagnent.

Le slogan de la campagne libérale, « PEI is working. Let’s keep working (L’Île-du-Prince-Édouard fonctionne. Continuons à travailler.) », était complètement déconnecté de la base. De seize sièges les Libéraux sont tombés à six. Les Conservateurs ont continué sur leur lancée des cinq dernières élections en perdant le support populaire. Malgré tout, avec douze sièges, ils forment maintenant un gouvernement minoritaire.

Le parti Vert est le grand gagnant, allant chercher huit sièges et devenant ainsi l’opposition officielle. Leur campagne était très mobilisante, en particulier pour les jeunes militant·e·s qui se sont rallié·e·s. Même si cet enthousiasme pourrait donner une poussée aux Verts partout au Canada, il est peu probable qu’ils représentent une opposition sérieuse pour les Conservateurs.

Malgré quelques actions contre AirBnb, leur plateforme pour le logement est plus un cadeau pour les développeurs immobiliers. L’augmentation du salaire minimum proposée était en phase avec celle des Libéraux et leurs politiques environnementales ne sont pas radicales : renforcer les taxes carbone et offrir des prêts et incitatifs pour l’achat de voitures électriques et de panneaux solaires.

Aucun des partis traditionnels n’offre de réelles solutions. Au contraire, la classe ouvrière, bien ancrée dans les syndicats et les organismes communautaires, devrait construire un mouvement de la base qui se battrait pour des solutions concrètes, incluant d’importants investissements dans des logements publics et des sources d’énergies renouvelables. Nous pourrions ainsi créer des emplois et régler le problème de la crise du logement. Tout ceci peut sembler utopique, mais s’attendre à ce que les gens acceptent encore et toujours la même chose est tout simplement grotesque.

Corey Snoek, Socialist Alternative CA


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