Former les membres de Québec solidaire : Pour un vrai parti de la rue!

Molly Alexander, candidate comme responsable à la formation au CCN de QS

Le succès de Québec solidaire aux dernières élections a suscité un enthousiasme énorme chez beaucoup de personnes. Les gains électoraux et la croissance du parti nous offrent un potentiel inédit. Plus que jamais, nous pouvons enraciner nos membres et nos idées dans les communautés afin de les aider à se mobiliser massivement pour gagner nos combats contre les puissant·e·s. C’est cette orientation politique combative que je veux insuffler au Comité de coordination national de QS. Une approche démocratique où chaque personne membre est considérée. Une approche d’aide aux luttes qui vise des succès électoraux, mais surtout la formation de militants et de militantes de terrain capables d’intervenir dans leurs milieux.

Saisir le potentiel

Des dizaines de milliers de personnes sont devenues membres de QS avec l’arrivée de Gabriel Nadeau-Dubois en 2017. L’engouement pour les idées de QS s’est de nouveau exprimé durant la campagne électorale de l’automne 2018. Des centaines de bénévoles ont afflué pour aider le parti. Le potentiel que représentent ces nouvelles personnes doit se développer davantage. Pour ce faire, un plan de formation politique des membres de la base est nécessaire afin de les mobiliser démocratiquement.

Partout au Québec, les membres réclament des formations politiques axées sur l’argumentation et le débat d’idées. Or, depuis les dernières années, l’accent a surtout été mis sur les formations électorales. Il est maintenant temps d’offrir plus de contenu politique aux membres. Au-delà des séries de conférences données en marge des Conseils nationaux, un plan national de formation démocratique et militant doit répondre aux besoins politiques des instances régionales et locales.

Pour mobiliser de la base, former de la base

Plusieurs militants et militantes m’ont également exprimé leur frustration d’avoir été tassé·e·s durant les élections par les « professionnel·le·s » du national. Cette situation s’est empirée dans les circonscriptions où QS a fait élire ses candidat·e·s. Une nouvelle équipe nationale d’organisateurs et d’organisatrices de campagne s’occupera d’aider la mise sur pied de comités de mobilisation locaux ou régionaux contre les changements climatiques. L’initiative est fort louable, même si le fait que ces personnes aient été nommées plutôt qu’élues ouvre la porte à des entorses démocratiques. Une vision démocratique et militante de la mobilisation ne peut se faire de manière top/down. L’aide à l’auto-organisation de la base vient pallier en partie à ce problème. Toutefois, qu’en est-il de la formation politique proposée aux membres?

Des instances et des collectifs dynamiques pour un parti vigoureux

Il est crucial de mettre un maximum d’efforts pour gagner les élections. La popularité de nos porte-paroles a joué un rôle important dans nos victoires. Toutefois, cette popularité est précaire et peut rapidement s’évaporer pour des raisons hors de notre contrôle. L’appui à nos revendications et à nos idées constitue une force très importante. Il est essentiel pour nos membres d’être en mesure d’intervenir au sein des communautés et des milieux de travail, c’est-à-dire dans les luttes de la population pour faire vivre nos idées et construire notre crédibilité. Pour y arriver, toutes les personnes membres ont besoin d’être outillées pour le faire.

Une formation politique adéquate des membres constitue la clé de voûte d’une mobilisation réussie.

La vitalité des instances locales, régionales ainsi que des collectifs est centrale à ce projet. Les personnes actives peuvent s’y regrouper afin de se former politiquement et ainsi mieux mobiliser leur entourage.

La formation et la mobilisation des membres sont essentielles si nous voulons créer un mouvement populaire autour de QS. Tout mouvement se construit patiemment par le bas, à travers des campagnes de terrain menées par des militants et des militantes formées politiquement.

C’est à partir de ce militantisme que les gens pourront avoir un avant-goût du rôle qu’un éventuel gouvernement solidaire jouerait.

Mobiliser en masse pour gagner

Le programme politique de QS est inacceptable pour les élites politiques et économiques capitalistes. La levée de boucliers face à la demande du 15$/h minimum montre que ces élites sont prêtes à tout pour garder leurs privilèges. L’action des parlementaires de QS ne viendra jamais à bout toute seule de cette résistance.

La construction de mouvements massifs de travailleurs et de travailleuses s’impose si nous voulons gagner les revendications clés du programme de QS. Quand bien même QS serait au pouvoir, le gouvernement seul sera incapable d’imposer son Plan de transition économique face aux pétrolières et aux obligations des traités de libre-échange. Un gouvernement solidaire devra faire reposer son vrai pouvoir sur la mobilisation massive de toute la classe des travailleurs et des travailleuses. Seul un parti passé maître dans l’art de former et de mobiliser massivement la population sera en mesure de faire tomber le système d’exploitation capitaliste actuel. Seul un tel parti sera en mesure d’entreprendre la construction d’une société gérée non pas en fonction d’une minorité possédante, mais selon les besoins de la vaste majorité de la population.

Propositions

– Mettre l’accent sur la formation politique des membres;

– Mettre sur pied une équipe de formation politique nationale élue qui comprend des membres des quatre coins du Québec;

Appuyer les initiatives de formation politique régionale ou locale;

– Coordonner des comités de militants et de militantes pédagogues au niveau régional ou local;

– Offrir aux membres des formations politiques en fonction des enjeux d’actualité ainsi que des besoins régionaux ou locaux.


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