Bolsonaro : une menace pour les travailleurs·euses et toutes les personnes opprimées !

La victoire de Jair Bolsonaro au second tour de l’élection présidentielle brésilienne par une marge de 10% sur le candidat du Parti Travailliste (PT) Fernando Haddad, représente un revers pour la classe ouvrière brésilienne et ouvre un nouveau chapitre au Brésil. Elle encouragera également l’extrême droite dans d’autres pays d’Amérique latine.

Bolsonaro est un populiste d’extrême droite d’origine militaire. Il a défendu l’ancien régime, l’usage de la torture et a adopté une position anti-pauvres, raciste, misogyne et homophobe tant pendant la campagne électorale qu’avant celle-ci.

Lors de son dernier rassemblement électoral, il a parlé de la nécessité d’ « éliminer l’opposition, le socialisme et le communisme ».

À la veille des élections, la police militaire est entrée dans plus de 20 universités à la suite de la décision de juges contre des groupes « antifascistes », décision qui a ensuite été annulée par d’autres secteurs de l’appareil judiciaire. Cependant, elle illustre le caractère extrêmement répressif que prendra le nouveau gouvernement de Bolsonaro.

Menaces

Lors d’un rassemblement du PT, une voiture s’est approchée et un homme est sorti en tirant sur une personne. Lors des célébrations de la victoire de Bolsonaro, ses partisans brandissaient des pistolets, tirant en l’air. A Niteroi, un quartier de Rio de Janeiro, des véhicules blindés militaires sont descendus dans les rues pour célébrer.

A São Paulo, devant la maison d’un membre du congrès nouvellement élu du PSOL (Parti Socialisme et Liberté) qui est trans, une personne transgenre a été tuée par balle dans une attaque clairement politique.

Bolsanaro avait précédemment proclamé : « Oui, je suis homophobe – et j’en suis très fier. »

Cette victoire représente une menace et un défi pour le mouvement ouvrier et la gauche. Dans les dernières étapes de la campagne, un climat de résistance croissante s’est développé, qui s’est traduit par des protestations massives contre Bolsonaro à Rio et dans d’autres villes.

PSOL et le mouvement des travailleurs sans-toit (MTST) ont correctement pris l’initiative d’organiser des manifestations. Une nouvelle couche de travailleurs·euses et de jeunes de gauche beaucoup plus critiques à l’égard du PT est en train d’émerger.

La victoire de Bolsonaro est le produit de l’échec des gouvernements « de gauche » au pouvoir. Le PT était impliqué dans la corruption avec tous les partis capitalistes au Brésil.

Le PT a introduit des politiques procapitalistes et n’a pas adopté de politiques socialistes. Le Brésil a été plongé dans sa plus profonde récession depuis un siècle. Les conséquences sociales de cette situation, à savoir l’horrible montée de la violence urbaine, ont été utilisées de manière démagogique par Bolsonaro. Près de 70 000 personnes ont été tuées au Brésil l’année dernière.

Bolsonaro a également utilisé la crise au Venezuela pour attaquer la gauche. L’échec des gouvernements Chavistes à rompre avec le capitalisme a entraîné une catastrophe sociale qui est maintenant utilisée par les politiciens capitalistes et les gouvernements du monde entier pour attaquer le  «socialisme».

 « Troisième tour »

Le milliardaire brésilien sortant, le président néolibéral Michel Temer (qui, en 2016, a évincé l’ancienne présidente du PT Dilma Rousseff lors d’un coup d’État parlementaire), après la victoire de Bolsonaro a réintroduit à présent son attaque sur les pensions qui avait été vaincue. Cette mesure et d’autres mesures anti-ouvrières donneront à la gauche l’occasion de commencer à construire une alternative socialiste combative.

Le « troisième tour » du Brésil se déroulera dans la rue. Les travailleurs·euses et les organisations de gauche doivent être rassemblé·e·s pour commencer à se battre. Cela signifie défendre les droits démocratiques et repousser toutes les attaques contre les travailleurs·euses et les opprimé·e·s. Il est urgent, à court terme, de former des comités d’autodéfense contre les menaces et les attaques de l’extrême droite. LSR se bat maintenant pour construire la résistance à Bolsonaro et pour lutter pour une alternative socialiste plus puissante.

André Ferrari, Liberté, Socialisme et Révolution (LSR – CIO Brésil)


par