Priorités de la CAQ: diviser pour mieux régner

Début septembre, le chef de la CAQ François Legault, a annoncé en grande pompe sa politique d’immigration: réduire le nombre d’immigrant·e·s, imposer un test des valeurs québécoises et une politique de francisation qui pourrait même mener à l’expulsion d’immigrant·e·s si le niveau de français est jugé insuffisant.

Ces propositions soulèvent plusieurs questions. Premièrement, il va falloir négocier avec le gouvernement fédéral si nous changeons nos politiques puisque la seule compétence en matière d’immigration au provincial est l’immigration économique. Deuxièmement, nous n’avons rien trouvé qui explique correctement ce que le fameux examen de connaissance des valeurs québécoises contiendrait. Quelles sont les valeurs québécoises? Mystère total. Qui va déterminer quelles sont les valeurs québécoises? Autre mystère. Troisièmement, rien, dans le cadre financier1 présenté par la CAQ n’indique le budget alloué à toutes ces idées. Les personnes issues de l’immigration devront parler français rapidement sous peine de se faire expulser. Quels budgets seront prévus? Combien d’enseignant·e·s seront embauché·e·s? Encore un mystère!

Loin d’être problématique au Québec, l’immigration favorise, au contraire, une société plus riche et plus diversifiée. Les propositions de la CAQ encouragent un repli sur soi qui est désavantageux pour les travailleurs et travailleuses. De toute évidence, Legault tente de détourner leur attention vers un sujet qui les divise plutôt que de les unir.

L’arbre de l’immigration cache une forêt d’austérité
En révélant cette politique anti-immigration quelques jours avant le dévoilement de son cadre financier, Legault tente de nous faire oublier que le cadre financier proposé met en place des mesures d’austérité pires encore que celles de libéraux. Tout en prétendant “faire plus”, les coupes dans les services publics vont attaquer directement les travailleurs et travailleuses, autant ceux et celles qui donnent les services que ceux et celles qui les reçoivent.

Ce dont nous avons besoin, collectivement, c’est un réinvestissement massif dans nos services publics: en santé, en éducation ou encore dans le transport en commun. Les personnes issues de l’immigration seront les premières à en bénéficier. Mieux outillées économiquement, elles pourront mieux intégrer leur société d’accueil. Développer des services publics accessibles et de qualité nécessite toutefois d’aller chercher l’argent là où il se trouve: dans les poches des banques et des grandes entreprises! François Legault, avec sa fortune évaluée à 10 millions 2, devrait être un des premiers à faire sa « juste part »!

En promettant qu’il n’y aura aucune hausse d’impôts et qu’un gouvernement caquiste remboursera la dette, comment sera financée sa politique d’immigration? En précarisant les emplois et en coupant dans d’autres services publics, voyons!

Non, l’immigration n’est pas un problème au Québec. L’enjeu des élections 2018, c’est de se réapproprier nos richesses et nos services publics.

Contre l’austérité promise par la CAQ, Alternative socialiste fait un appel pour la solidarité entre les travailleurs·euses et la jeunesse, qu’ils et elles soient issu·e·s de l’immigration ou non.


[1] https://coalitionavenirquebec.org/wp-content/uploads/2018/09/caq-cadre-financier-2018.pdf
[2] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/660296/etats-financiers-francois-legault-caq-isabelle-brais


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