Kshama Sawant, membre du conseil municipal de Seattle, fait face à deux procès en diffamation dont le but est de faire taire cette représentante exceptionnelle des travailleurs·euses et des opprimé·es.
Socialist Alternative organise une vaste campagne de défense indépendante contre ces poursuites. La première provient de deux policiers qui ont abattu un homme noir en 2016. L’autre provient d’un propriétaire accusé par ses locataires de violer les conditions minimales de salubrité dans ses immeubles. Ce propriétaire est aussi le maire de Seattle.
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Profitons de l’occasion pour nous battre en faveur des droits démocratiques et de la liberté d’expression pour les activistes antiracistes qui défendent la vie des noir·e·s et qui dénoncent la brutalité policière. Nous croyons qu’une puissante campagne peut être organisée pour défendre cette politicienne afin d’exposer le racisme systémique et la violence du service de police de Seattle.
Ces poursuites font partie d’un effort plus large d’une section de l’establishment et de la droite qui veut faire taire et criminaliser la dissidence. À la suite des manifestations de Black Lives Matter (BLM), divers projets de loi ont été présentés dans tout le pays, imposant des sanctions draconiennes pour différents types de manifestations non autorisées. L’administration Trump a également exprimé sa sympathie pour ces efforts.
Le meurtre de Che Taylor
En février 2016, deux policiers ont abattu Che Taylor dans le nord-est de Seattle. Une vidéo de l’incident diffusée à grande échelle par la police semble montrer que Taylor a suivi les ordres lors de son arrestation. Il a levé les mains en l’air et s’est mis au sol. Il a ensuite été tué à bout portant par les deux agents les plus proches de lui. La police a prétendu que Taylor a tenté de sortir un pistolet d’un étui en sortant de la voiture. La police a toutefois refusé de publier la vidéo qui soutiendrait ces faits. Taylor a été touché par quatre des sept balles tirées. Il est mort de ses blessures.
Aucune arme n’a été trouvée sur la victime. Une arme aurait été trouvée dans la voiture. Comme c’est presque toujours le cas dans ces situations, le jury d’enquête officiel n’a pas abouti à une décision de poursuivre la police. L’un des officiers, Spaulding, a jusqu’ici tué deux personnes. L’autre victime est un autochtone atteint de maladie mentale tué lors d’une dispute domestique.
Poursuites en diffamation
Lors d’une manifestation devant la mairie, Kshama Sawant a qualifié le meurtre des policiers d’assassinat violent. Ces deux policiers ont intenté une poursuite en diffamation dans une tentative effrontée d’intimider Sawant et tous ceux qui dénoncent les violences policières dans la communauté noire. Une poursuite en diffamation peut coûter des centaines de milliers de dollars en frais juridiques – clairement au-delà du salaire du policier moyen de Seattle. Beaucoup spéculent que le procès des officiers est secrètement financé par un groupe ou une personne cherchant à faire taire BLM et Sawant.
Le juge a ordonné aux policiers de fournir plus de détails sur leurs allégations. Au lieu de cela, les agents tentent de faire chanter la ville de Seattle en déposant leur plainte contre cette dernière. Nous exigeons que la ville ne cède pas à ce chantage et ne donne pas un sou de l’argent des contribuables à ces flics. Tout règlement serait utilisé pour jeter un spectre de culpabilité sur Sawant, créant un effet dissuasif supplémentaire pour quiconque se dresse contre le racisme et les meurtres de la police.
Les véritables objectifs de ceux qui financent secrètement ce procès semblent être de traîner l’affaire dans les médias aussi longtemps que possible. Cette situation rajoute de la pression sur la campagne de réélection de Sawant l’an prochain, alors que les grandes entreprises et l’establishment politique sont déterminés à vaincre le socialisme à l’hôtel de ville.
Carl Haglund, maire de Seattle, a également intenté un procès en diffamation contre Sawant. Cette dernière l’accuse d’être le « maire d’un taudis ». En 2015, Sawant et des locataires militant·e·s ont remporté une importante victoire concernant la question du logement. Ils et elles ont obligé Haglund à renoncer à des hausses de loyers dans un de ses immeubles dont les locataires se sont plaints de l’infestation de moisissures, de cafards et de rats. Les membres du conseil Sawant ainsi que Nick Licata ont ensuite passé, avec succès, une ordonnance pour interdire les hausses de loyer à Seattle pour les unités de logement qui ne respectent pas le code du logement.
Le vrai programme
Il existe une longue histoire de tactiques d’intimidation de la part de la police et d’autres forces puissantes cherchant à défendre le racisme institutionnel ancré dans le capitalisme américain. L’attitude de l’establishment envers Sawant est illustrée par celle du Seattle Times. Ce journal n’a pas dénoncé le racisme et les abus de la police de Seattle. Pourtant, il a publié quatre articles d’opinion critiquant la position de Sawant sur le traitement des noir·e·s et des Latino-Américains·e·s par le Service de police de Seattle (SPD). Le journal et plusieurs personnalités font campagne, sans succès, contre le département juridique de la ville qui a accepté de défendre Sawant. Cela est une pratique courante dans les procès intentés contre des responsables municipaux. Sans surprise, le journal s’est également opposé avec véhémence à la candidature de Sawant en 2013 et 2015.
Nous ne serons pas réduit·e·s au silence
Notre mouvement doit continuer à montrer comment les policiers, qui font un usage excessif de la force et qui tuent des personnes dans des situations où ils ne sont pas en danger imminent, sont rarement poursuivis et encore moins condamnés. Cette situation est liée au racisme institutionnel profond qui façonne encore les politiques d’application de la loi. Au final, ce sont les communautés de couleur qui supportent le poids de la violence policière. Pour avoir dénoncé ces politiques meurtrières, Sawant est attaquée de toutes parts.
Un rapport du ministère de la Justice révèle que les agents du SPD opèrent systématiquement une escalade de violence lors d’arrestations de personnes pour des infractions mineures. Dans une ville blanche à 70%, la police fait un usage excessif de la force dans 50% des cas impliquant une personne de couleur.
La violence policière n’est pas seulement dirigée contre les noir·e·s, mais aussi contre les immigrant·e·s, les activistes sociaux et les militant·e·s syndicaux·ales. Nous avons besoin d’une vaste campagne de défense pour mettre au jour ces injustices et aider à faire connaître d’autres cas de violence policière.
La violence et l’intimidation font partie intégrante du racisme structurel qui est ancré dans le capitalisme américain. Les inégalités brutales, la pauvreté, la « guerre contre la drogue » et l’embourgeoisement ont dévasté de nombreuses communautés. Nous avons besoin d’emplois décemment rémunérés, de soins de santé pour tout le monde et de logements abordables pour régler les problèmes sociaux profonds.
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