Les gens au pouvoir ont des préoccupations qui leur sont propres. Le 1% et les politiciens qu’ils s’achètent gouvernent en fonction de leurs priorités.
Ils se paient des arénas sans équipe de hockey… Considère les morsures de chien comme une priorité nationale… Voient le tabac comme un fléau aussi pire que la peste et traitent les fumeurs comme des lépreux, et font également beaucoup de chichis pour déterminer si telle ou telle rue sera piétonne ou non.
Pendant ce temps, nous nous faisons bouffer par des vampires. Les punaises de lit sont maintenant devenues un fléau, non seulement à Montréal, mais partout au Québec. Harold Leavey, des Entreprises Maheu Extermination, déclare « Dans les années 1990 et jusqu’au début des années 2000, on traitait deux ou trois cas par année. Ces jours-ci, on traite entre 25 et 30 logements par jour. Mais à partir de la fin du mois de juillet, on peut aller jusqu’à 60 ou 70 logements par jour. » (Le Devoir, 2 juillet 2016)
Cela coïncide curieusement avec le désengagement progressif de l’État et les premières mesures d’austérité.
INSALUBRITÉ DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES ET PROPAGATION DES PUNAISES
Vous vous rappelez que le plancher du métro de Montréal était gris il y a quelques années et non noir ? Cela est dû aux coupures dans l’entretien ménager. Toutes les infrastructures sont affectées : hôpitaux, écoles, bibliothèques. Plusieurs établissements n’ont même plus les moyens de faire l’entretien normal de leurs établissements. Dans le meilleur des cas, les installions sont vétustes, et dans le pire, carrément insalubres. Ces lieux sont d’excellents endroits pour permettre aux punaises de se propager.
Cela nécessite des mesures préventives, mais pour cela il faut avoir les budgets pour. La lutte contre les punaises passe donc d’abord par un réinvestissement massif dans le système public et la lutte contre toutes les mesures d’austérité.
NON À UNE GESTION LIBÉRALE DE LA CRISE
En moins de 10 ans, il y a eu une hausse de 800 % des cas d’infestations, mais pour la ville, la situation est «stable» (Le Devoir, 2 juillet 2016). Cela démontre pourquoi les gens ordinaires doivent prendre le pouvoir et faire en sorte que les débats politiques nous concernent. Tant que les punaises de lit n’affectent pas les retombées économiques du Grand Prix de Formule 1, nous pouvons tous crever sous les piqûres.
Ce sont des compagnies privées qui gèrent la crise et tout repose sur les épaules des locataires et des propriétaires. Les interventions sont donc faites au cas par cas, et il n’y a aucun plan d’ensemble d’intervention.
Les punaises de lit témoignent du désengagement de l’État pour améliorer les conditions de vie de la majorité. Ne laissons pas le 1% s’occuper de nos problèmes, ils ne le font pas de toute façon.
OFFENSIVE no.6 Automne – Hiver 2016