Piquet devant le cégep du Vieux-Montréal, 6 novembre 2023

5 conseils pour un piquet de grève réussi

Piquet devant le cégep du Vieux-Montréal, 6 novembre 2023

Plusieurs piquets de grève fleurissent à travers le Québec en raison des journées de grèves dans le secteur public. Voici quelques conseils pour un piquet de grève réussi.

1. Mobiliser pour le piquet

Un piquet de grève, c’est une démonstration de force. Il faut convaincre par la discussion les personnes qui préfèreraient retourner travailler. Il faut les convaincre de soutenir la grève, de passer du temps entre collègues pour discuter de la lutte et des mesures à prendre pour la faire progresser. Cela ouvre la porte à discuter des alternatives politiques à proposer contre l’austérité. Il faut donc assurer le piquetage d’un nombre maximal de personnes, pas seulement de quelques délégué⋅es syndicaux. Pour que le piquet puisse tenir un certain temps, il faut organiser un plan précisant qui vient et à quelle heure. En général, le mieux est de faire le piquetage en suivant l’horaire habituel des personnes volontaires.

2. Organiser le piquet

Lorsque les actions prennent place en novembre et en décembre, il y a de fortes chances qu’il fasse froid et qu’il pleuve. Ce n’est pas évident de rester debout dehors toute la journée en pareilles circonstances. Le minimum est donc de prévoir une source de chaleur, une tente pour s’abriter et des toilettes pour se soulager. Ce sont de petites choses, mais l’action risque de tomber à l’eau sans cela. L’idée d’un piquet, ce n’est pas de venir y passer entre cinq et dix minutes, mais bien plusieurs heures d’affilée. En plus d’une tente, d’un feu et des toilettes, c’est toujours bien de penser à assurer des collations, des boissons et des lunchs.

3. Discuter sur le piquet

Nous ne restons pas dehors toute la journée parce que ça nous amuse. Ce n’est pas non plus pour profiter du beau temps ni pour jouer au ballon. Un piquet, c’est l’occasion d’apprendre à connaître ses collègues d’une autre manière, d’une manière politique. Nous sommes en grève pour obtenir quelque chose.

Nous voulons balayer ce gouvernement et ses politiques d’austérité. Quitte à passer plusieurs heures debout au piquet, autant que ce soit pour discuter des arguments à utiliser pour convaincre les collègues de s’impliquer dans le mouvement. Pourquoi ne pas imprimer un tract pour les exposer? Ce tract pourrait aussi appeler à une assemblée de grève intersyndicale ouverte afin d’évaluer le mouvement et de préparer la suite.

4. Aller visiter les autres piquets

Une fois que le piquet est bien installé et qu’il y a suffisamment de monde pour le tenir, cela peut être intéressant d’envoyer une délégation visiter les autres piquets aux alentours. Ces visites de solidarité peuvent servir à ce que les travailleurs et les travailleuses qu’un quartier apprennent à mieux se connaître. De tels liens sont à la base d’un réseau de solidarité local, de quartier ou à l’échelle d’une ville. Il faut aussi être prêts et prêtes à bien recevoir les délégations qui visitent notre piquet pour stimuler la discussion. L’union fait la force!

5. Évaluer le piquet

Le lendemain de la grève, tous les journaux déborderont d’articles sur la grève pour évaluer les «dégâts» (selon eux). Mieux vaut évaluer nous-mêmes notre propre mouvement! Convoquer une assemblée pour évaluer la grève, le piquetage, les objectifs ainsi que pour préparer les prochaines étapes du mouvement constitue la cerise sur le gâteau d’un piquet réussi. Cela peut nous donner l’espace pour élaborer nos revendications politiques et discuter de stratégies de grève plus concrètes, tant au niveau local qu’à l’échelle du secteur d’emploi.


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