La classe ouvrière et les mouvements sociaux doivent entrer dans la lutte pour leurs droits

Après 4 ans d’austérité dure et de luttes ouvrières gigantesques, la victoire électorale du parti de gauche Syriza a ouvert une nouvelle période dans la lutte contre l’austérité. Durant ses premiers jours de fonction, le gouvernement dirigé par Syriza est apparu comme tenant ses promesses pré-électorales et a annoncé une série de nouvelles mesures populaires. Celles-ci incluaient par exemple la restauration du salaire minimum au niveau d’avant la crise, l’annulation des privatisations prévues, la réembauche de plus de 3.500 travailleurs du secteur public…

Ces mesures furent accueillies comme un énorme soulagement pour les travailleurs grecs et leurs familles. Cependant, l’enthousiasme que Syriza avait initié en arrivant au pouvoir a reçu depuis un seau d’eau froide, dû à l’accord très compromettant que la direction de ce parti a conclu avec les institutions européennes, lequel jette par-dessus bord une grande partie du programme électoral sur la base duquel Syriza avait été élu.

Dans cet accord, le gouvernement grec s’engage entre autres à ne pas revenir sur les mesures des gouvernements précédents, ainsi qu’à rembourser chaque euro de la dette publique. Il a aussi convenu qu’il ne prendrait aucune action « unilatérale », ce qui signifie aucune mesure qui n’ait pas l’approbation préalable des institutions capitalistes internationales.

Un affrontement avec la troïka est nécessaire !

Quelques jours avant les élections, Xekinima, la section grecque du CIO, écrivait que « La direction de Syriza ne croit pas que l’ensemble du système est pourri, mais entretient l’illusion que l’UE et la troïka peuvent être ramenées à la raison, et poussées à changer de politique. Nous ne partageons pas cet optimisme du tout. »

Cette logique s’est clairement confirmée. Les tentatives par les dirigeants de Syriza de courtiser les dirigeants de l’UE et du FMI ont échoué. Et cela ne devrait surprendre personne : ces institutions représentent le grand capital, dont les intérêts sont incompatibles avec les aspirations sociales du plus grand nombre.

Il est encore temps de changer de trajectoire. Le gouvernement devrait préparer la population à une confrontation directe avec la Troïka, en développant le mouvement social par la base, dans les quartiers, sur les lieux de travail et dans la rue. Un programme alternatif, socialiste, est nécessaire pour en finir avec l’austérité. Cela signifie de répudier le paiement de la dette, et de placer l’ensemble du secteur financier sous contrôle public, géré par la collectivité. En réponse à la fuite des capitaux et aux tentatives de sabotage de l’économie par les patrons, il faut instituer un contrôle public sur la circulation des capitaux et l’expropriation immédiate des entreprises qui menacent de délocaliser.

Une telle politique radicale trouverait une inspiration et des points d’appui partout en Europe, parmi les travailleurs et les peuples en colère et en lutte contre l’austérité en Espagne, en Irlande et ailleurs. Notre organisation Xekinima est au centre de « l’Initiative des 1000 », une coalition de forces de gauche active à l’intérieur et à l’extérieur de Syriza, qui appelle à l’unité maximale de tous les militants de gauche sur base d’un tel programme socialiste.

Les masses ne doivent pas attendre que le gouvernement tire les conclusions nécessaires de l’impasse actuelle. La classe ouvrière et les mouvements sociaux doivent entrer par eux-mêmes dans la lutte pour leurs droits. La bataille ne fait que commencer !

 


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