Retour sur la manifestation du 20 août

Les grands médias du Québec se déchaînent ! Dimanche, c’était pratiquement la guerre civile à Québec ! Les Black blocs, ces dangereux terroristes, ont démoli la ville en entier et tabassé tout ce qui bouge à les croire. Un fumigène placé dans un conteneur à déchets et quelques altercations musclées avec des racistes qui beuglaient des insultes aux antiracistes ont occulté une manifestation d’un millier de personnes contre le racisme, ont occulté le fait qu’un groupe fascisant, la Meute, ait été incapable de marcher, prisonnier d’un souterrain de stationnement, pendant plusieurs heures.

Il nous faut critiquer la stratégie qu’a adopté le Black bloc présent lors de la contre-manifestation de dimanche dernier, mais nous époumoner à condamner le fait que des chaises aient été lancées ne nous mène à rien, surtout quand on y a assisté à travers un écran, suivant le choix d’images que nous a donné TVA Nouvelles ou Radio-Cadenas. La stratégie que se devait d’adopter tout le monde présent à la contre-manifestation était d’empêcher la Meute de sortir de son trou, en gardant un bon rapport de force face à la police qui était au service de l’organisation raciste. Frapper des parcomètres, lancer des fumigènes ou s’en prendre à des racistes imbéciles ne servait malheureusement pas cet objectif, bien que ce soit parfois satisfaisant de donner une bonne claque à un néo-nazi.

La section de Québec d’Alternative socialiste, ainsi que quelques membres de la section de Montréal, de même que plusieurs sympathisant-e-s, étaient présent-e-s à la contre-manifestation. Ce que nous avons vu, ce n’est pas des affrontements violents avec la police comme on l’a relaté dans divers médias, mais plutôt une masse immense de monde qui encerclait l’endroit où se terrait, la mine basse, un groupe confronté au fait qu’il n’est pas le bienvenu à Québec. Ce que nous avons vu, c’est la population de Québec, ainsi que des camarades de Montréal et du Saguenay, qui criait sa haine du racisme et du fascisme, qui scandait sa volonté d’accueillir les réfugié-e-s et les immigrant-e-s.

Ce que nous retenons de la contre-manifestation du 20 août, c’est qu’il faut que le mouvement antifasciste soit mieux organisé. Il y a eu des problèmes de communications entre le rassemblement de Place d’Youville et les groupes qui ont bloqué en premier le stationnement où se cachait la Meute. Il y a eu des problèmes de coordination quand la police s’est mise à essayer d’éloigner les manifestant-e-s de la tanière de la Meute. Une meilleure concertation démocratique entre les différents groupes aurait été apprécié, au détriment d’un laisser-aller vis-à-vis des tactiques adoptées par chacun-e. Néanmoins, il nous faut prendre en considération que personne ne s’attendait à ce qu’une aussi grande masse de monde réponde à l’appel à contre-manifester.

Nous retenons aussi que dimanche dernier se tenait la plus grande manifestation qu’il y ait eu à Québec depuis quelques temps. Qu’alors que les dernières contre-manifestation avaient attirés quelques dizaines de personnes seulement, celle-ci avait attiré environ un millier de personnes, alors que la manif de la Meute en a attiré environ 200. La Meute, qui se veut le rempart contre les méchants islamisss, a dû se terrer pendant 4 heures dans un sous-sol à pleurnicher que ses membres avaient envie de pipi.

La lutte contre le racisme et le fascisme doit continuer à s’organiser. Nous devons continuer de répondre aux initiatives des groupes racistes par la force du nombre. Il nous faut arriver à les supplanter au point que ceux-ci et celles-ci n’aient plus assez de motivation pour même oser essayer de manifester. L’important est d’avoir toujours l’avantage dans la rue.

Philippe D.


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