Déménagement de Molson Coors – Pour la construction d’un quartier accessible et abordable!

La brasserie Molson Coors prévoit déménager ses activités à Longueuil d’ici 2021. Ce déménagement libérera les berges du Saint-Laurent aux abords du centre-ville de Montréal pour la première fois depuis 232 ans. Ne laissons pas l’administration municipale donner le feu vert à la construction de condos de luxe, comme cela a été le cas dans Griffintown ou encore Pointe-Saint-Charles. C’est l’occasion pour la ville de se réapproprier cet immense terrain pour y bâtir du logement abordable et des infrastructures qui répondront aux besoins de la majorité.

Molson est installée au bord du fleuve depuis 1786. Ses bâtiments font partie du paysage montréalais. Il s’agit d’un emplacement de choix qui permet, entre autres, un accès privilégié au fleuve. On s’attend à ce que le terrain de 0,12 km2, qui s’étend de la rue Amherst à l’avenue Papineau, soit vendu à un promoteur immobilier. Il semble qu’il y ait une possibilité de construire de 3 000 à 5 000 logements sur le site. Le zonage devra être modifié par les élu·e·s de la ville pour permettre la construction de logements.

Stop à la spéculation immobilière

Depuis plusieurs années, les loyers augmentent partout au Québec alors que les revenus des travailleurs et des travailleuses stagnent. De plus en plus d’investisseurs étrangers achètent des logements de luxe dans le seul but de spéculer et de faire fructifier leurs investissements. Pendant ce temps, les personnes les plus précarisées de notre société — les femmes, la communauté LGBTQI+, les personnes racisées — ont de la difficulté à trouver un logement décent, abordable, sécuritaire et salubre.

Céder le terrain de Molson Coors à une entreprise qui construira des logements de luxe pour les spéculateurs n’améliorera pas les conditions de vie des Montréalais·es. Au contraire, les projets de logements dispendieux ouvrent la voie à une augmentation du prix de tous les loyers, comme on le constate à Vancouver ou à Toronto. Lorsqu’une ville a un bon bassin de logements sociaux, le prix des loyers a tendance à subir une pression à la baisse. Au bout du compte, cela favorise les locataires en général, qu’ils et elles soient précarisé·e·s ou non. Rappelons qu’à Montréal, 60 % de a population est locataire.

Des logements pour les familles

La lutte à la pauvreté est une promesse phare de l’administration Plante. Projet Montréal reconnaît que la création de logements sociaux est essentielle pour y parvenir. Avant son élection, Valérie Plante a d’ailleurs promis la création de 12 000 logements sociaux et abordables en 4 ans. C’est un bon début, sachant que présentement 25 000 familles attendent un logement social. Le parti de Mme Plante s’est engagé à retenir les familles sur l’Île de Montréal. La construction de logements abordables est fondamentale pour répondre à cet objectif.

Il est temps que les pouvoirs municipaux reprennent les berges du fleuve Saint-Laurent pour en faire bénéficier les travailleurs, les travailleuses et leurs familles. Étant donné que la Ville va devoir changer le zonage pour y autoriser la construction de logements, l’occasion est inespérée pour favoriser la création de logements sociaux et abordables.

Il ne faut pas compter sur les promoteurs privés pour s’en occuper. L’Office municipal d’habitation de Montréal est la société paramunicipale qui a les compétences pour prendre en charge un tel projet. Considérant le passage de la voie ferrée le long du fleuve, une reprise des berges impliquera également la Société immobilière du Canada et potentiellement la Société canadienne d’hypothèque et de logement.

Planification urbaine

Il va sans dire qu’un tel projet nécessite une planification urbaine efficace. La zone est très mal desservie par le transport en commun, isolée par l’autoroute Ville-Marie. L’épicerie la plus proche est à 10 minutes de marche. L’endroit est loin d’être idéal pour les enfants aujourd’hui. Toutefois, il s’agit d’un espace qui a un énorme potentiel pour y construire les services nécessaires aux travailleurs, aux travailleuses et à leurs familles. La construction d’un parc permettant l’accès aux rives du Saint-Laurent à toutes et à tous se présente comme une évidence pour un projet comme celui-là.

Pour la création d’au moins 12 000 logements sociaux et abordables d’ici 2021;
Pour un quartier composé à 100 % de logements abordables;
Pour un quartier accessible à toute la population, avec une planification urbaine et démocratique qui donnera accès aux écoles, au transport en commun ou encore à une alimentation saine.


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