Un présumé violeur à la Cour Suprême des États-Unis

Lorsqu’un juge est nommé à la Cour suprême, il doit être au-dessus de tout soupçon. À moins d’être un homme blanc et riche. Évidemment.

Plusieurs femmes ont eu le courage de dénoncer publiquement l’agression qu’elles ont subie. Les réseaux sociaux se sont enflammés suite au témoignage bouleversant de Christine Blasey Ford au sénat états-unien. Les gens se sont mobilisés aux États-Unis pour faire valoir qu’un violeur en série ne devrait pas être nommé à la Cour Suprême. D’ancien·ne·s acolytes de ses années à Yales ont pris la peine d’écrire un manifeste pour dénoncer sa possible nomination [1].

Et pourtant rien n’y fit. Le 6 octobre 2018, Brett Kavanaugh, violeur en série, réactionnaire, menteur, a été nommé juge à vie à la Cour Suprême des États-Unis. 50 voix contre 48. Une sénatrice a décidé de ne pas voter. Un sénateur était absent. 49 républicain·ne·s et un démocrate. Des hommes et des femmes qui ont pris la décision de nommer Brett Kavanaugh à un des plus hauts postes du pays. Incroyable.

Incroyable? Pas tellement. La classe dominante, ce fameux 1 %, protège ses rejetons. Ce n’est malheureusement pas nouveau. À l’époque de #meToo, il semblait pourtant impossible qu’une pareille chose arrive.

Répercussions

La Cour Suprême des États-Unis est considérée comme la « gardienne de la constitution » [2]. Un des nombreux effets pervers de la nomination d’un réactionnaire comme Kavanaugh est certainement le risque de renverser « Roe v. Wade », soit l’arrêt de 1973 qui légalisait enfin le droit à l’avortement. En ayant une majorité de juges républicain·ne·s, les droits des femmes états-uniennes sont mis à mal.

De nombreuses décisions sont prises par la Cour Suprême, allant du mariage pour tou·te·s aux controverses électorales. Les juges sont nommé·e·s à vie, donc quasi indélogeables. Il ne faut pas oublier que le système de justice est là pour servir l’élite. Les travailleurs et travailleuses, la jeunesse, les personnes racisées ne doivent pas attendre d’avoir un semblant de protection.

La résistance s’organise

Image de Socialist Alternative USA - with Kavanaugh on the court, we must: build a socialist feminist movement

Socialist Alternative [3], la section sœur d’Alternative socialiste aux États-Unis organise déjà la résistance en appelant les femmes, la jeunesse, les personnes racisées, la communauté LGBTQ+ et les travailleurs·euses à rejoindre le mouvement. Des manifestations ont déjà eu lieu à travers le pays et nous constatons que la nécessité d’un mouvement socialiste féministe est criante. Nous sommes et resterons solidaires de nos camarades aux États-Unis dans les luttes qu’ils et elles auront à mener dans les mois à venir.

Bien que la situation au Québec ne soit pas encore aussi inquiétante, nous préparons la résistance contre les mesures d’austérité que la CAQ va mettre en place. Les femmes font les frais des politiques d’austérité, que ce soit en coupant dans leurs conditions de travail ou en limitant le droit de choisir quand elles auront des enfants. On l’a bien vu, la CAQ a déjà annoncé vouloir contrôler les vêtements des femmes.

Nous vous invitons à rejoindre Alternative socialiste pour construire ce mouvement. Pour contrer les gouvernements bourgeois, nous revendiquons entre autres :

  • le droit d’avoir des enfants quand on le veut sans s’appauvrir;
  • des services reproductifs gratuits et accessibles, sans discrimination;
  • des assemblées générales intersyndicales pour organiser la lutte contre l’austérité.

[1] https://www.washingtonpost.com/opinions/we-were-brett-kavanaughs-drinking-buddies-we-dont-think-he-should-be-confirmed/2018/10/04/923cf6ac-c821-11e8-b2b5-79270f9cce17_story.html?noredirect=on&utm_term=.59cb064162c8

[2] https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201806/29/01-5187670-cour-supreme-le-droit-a-lavortement-en-danger-aux-etats-unis.php

[3] https://www.socialistalternative.org/


par