Contre l’austérité, votez QS! Pour construire la lutte, joignez AS!

Le 1er octobre prochain, les mouvements de lutte contre l’austérité pourraient connaître une importante impulsion si plusieurs candidatures de Québec solidaire étaient élues, en particulier hors de Montréal.

Des milliers de travailleurs et de travailleuses sont et seront en grève cet automne. Après les élections, les luttes vont continuer même si les médias n’en parleront pas. La campagne et le vote pour Québec solidaire (QS) peuvent être utilisés pour encourager ces combats et leur donner une perspective politique. Le soutien de QS à la lutte des employé·e·s du secteur de la santé à l’hiver 2018 ou encore son intervention à l’Assemblée nationale contre la sous-traitance à la TELUQ montrent le rôle structurant que ce parti peut avoir dans les luttes syndicales.

Il est indispensable de s’organiser politiquement pour construire une riposte efficace aux politiques d’austérité que nous promettent la CAQ, le PLQ et le PQ. Plus encore, il faut s’organiser pour lutter contre le capitalisme, ce système de privilèges pour les élites. Malgré son potentiel, QS ne constitue actuellement pas une force politique de lutte capable de mobiliser des milliers de personnes pour défendre un projet de société débarrassé de l’exploitation et de la loi du profit, une société socialiste démocratique. Seul un tel parti de lutte serait un réel rempart contre l’austérité des partis capitalistes. Les militant·e·s d’Alternative socialiste se battent aux côtés de ceux et celles de QS pour construire un tel parti.

Pour des élu·e·s combatifs·ves et redevables

Pour défendre la majorité de la population, les élu·e·s solidaires devraient partager la réalité économique de cette majorité. Cela nécessite de rejeter les privilèges qui viennent avec la fonction d’élu·e. Ces élu·e·s devraient garder l’équivalent d’un revenu moyen (environ 45 000$) de leurs revenus de député·e (plus de 110 000$/an) et verser la différence pour soutenir les luttes sociales. Des élu·e·s au service du peuple devraient également s’engager à représenter les décisions collectives et démocratiques des militant·e·s de la base, à défaut de quoi ils et elles devraient être destituables en tout temps.

Construire des mouvements de lutte

Pour combattre l’austérité, les élu·e·s solidaires devraient refuser toute forme de collaboration avec les partis qui l’appliquent depuis des décennies. Cette logique s’applique tout autant aux alliances avec le PQ, même sous prétexte d’unir les « forces souverainistes ». Pour combattre l’austérité et appliquer leurs réformes, les élu·e·s de QS vont devoir compter sur davantage que leur charisme. Il sera essentiel de prendre des initiatives visant à renforcer le rapport de force en faveur des travailleurs et des travailleuses afin de briser les carcans financiers et législatifs qui imposent l’austérité par défaut. Lorsque nécessaire, cela signifie briser les lois qui nous empêchent de répondre à nos besoins. Une telle stratégie nécessite de bâtir un mouvement de masse sur lequel s’appuyer. Les revendications comme la hausse du salaire minimum à 15$/h, la construction de logements abordables, la lutte à la spéculation immobilière et la baisse des tarifs de transport en commun ne peuvent se passer de campagnes militantes massives pour devenir réalité.

Rompre avec le capitalisme

Toute réforme qui s’en prend au pouvoir des élites capitalistes de redistribuer la richesse fait face à une forte résistance de leur part. Pensez à la réaction violente du milieu des affaires et de leurs partis à la demande du 15$/h minimum! Imaginez maintenant le rapport de force que nécessite le projet de nationalisation partielle du secteur pharmaceutique que propose QS. Même les luttes modestes nécessitent désormais un programme et des méthodes socialistes basées sur le pouvoir du nombre. Les élites n’hésiteront pas à faire fuir les capitaux si leur argent est en jeu.

Pour riposter, un gouvernement conséquent ne pourra se contenter d’un « pôle public » baignant dans une mer privée. La nationalisation complète du secteur pharmaceutique sous contrôle et gestion démocratique s’imposera comme la meilleure arme pour contrer les licenciements collectifs ou les délocalisations. L’exemple de SYRIZA en Grèce nous rappelle que les gouvernements qui n’osent pas aller jusqu’au bout en adoptant des politiques socialistes ne font que replonger leur population dans la misère.

L’essor de QS fait une différence dans le rapport de force contre l’austérité. Toutefois, seul un programme socialiste basé sur la mobilisation des travailleurs et des travailleuses pourra garantir les gains significatifs et durables que propose ce parti. C’est sur cette base que QS pourrait devenir un parti de masse des travailleurs et des travailleuses, un parti qui orienterait la production de manière démocratique afin de combler les besoins de la majorité de la population.


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